3 textes et une vidéo pour comprendre le monde en devenir.
Les mécanismes du capitalisme financier à la portée de tous.
L'esprit de Munich qui guette.
Le peuple en marche (vidéo).
L'alternative Chinoise
La Russie tentée par l'atlantisme ?
Bonne lecture, votre eva

http://sarko-verdose.bbactif.com/politique-social-f1/krach-les-capitalistes-deviendraient-communistes-t136.htm
Le capitalisme financier pour les Nuls
(titre d'eva)
L'Esprit de Munich, par Zevengeur
"Vous nourrissez le crocodile en lui jetant les faibles en pâture croyant que vous serez les derniers mangés. Mais plus il bouffe, plus il est gros et plus il est gros plus il a faim"
Aimé Michel in "Lettres à B. Meheust"
En 1938, alors que la France et l'Angleterre ont un traité d'alliance avec la Tchécoslovaquie, Hitler annonce qu'il annexera "quoiqu'il arrive" la région des Sudètes à majorité germanophone
Cette annonce équivaut alors à une déclaration de guerre entre l'Allemagne et les 2 alliés de la Tchécoslovaquie.
Toutefois, pour préserver la paix à tout prix, une conférence de la dernière chance est organisée en septembre 1938 à Munich sous la houlette de Mussolini.
Les accords de Munich
La France de Daladier et l'Angleterre de Chamberlain décident alors en violation de leur parole et de l'accord d'assistance au peuple Tchèque d'abandonner la région convoitée à Hitler.
Le 5 octobre 1938, le parlementaire Winston Churchill fit la déclaration suivante devant le parlement Anglais (les Communes) :
“Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre.” (..)
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Septembre 1938 : le symbole de la lâcheté et de l'impuissance des états
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PARTIE 1 : LA FINANCE EST EN POSITION DE DOMINATION MONDIALE
L'ennemi mondialisé
La finance dont la vocation initiale était d'être au service de la société a largement débordé cette fonction pour s'emballer et se mettre à son propre service.
Concrètement cette dernière est constituée d'un petit nombre d'individus regroupés en oligarchie internationale (*) autour de 4 axes :
1. Une croyance : "Tout absolument tout peut se voir attribuer une valeur marchande"
2. Un objectif unique : "Prendre l'argent partout où il se trouve quelqu'en soit le prix"
3. Une arme imparable : La Mondialisation
4. Une stratégie : "Contrôler la planète par le biais d'une pensée unique"
(*) La question que certains se posent est de savoir si cette oligarchie est ou pas organisée avec un objectif long terme précis.
Les faits ne semblent pas le démontrer d'une manière flagrante au vu des catastrophes financières auxquelles on assiste même si l'on note quelques indices suspects comme les réunions périodiques très discrètes des Bilderberg et autres groupes.
La guerre totale
En général, les guerres sont déclenchées pour s'approprier des ressources convoitées que possède le voisin :
. Expansion territoriale (Ex : Israël > Palestine)
. Appropriation des ressources naturelles (Ex : USA > Irak)
Partout où l'on peut définir une valeur marchande, la finance fait tout pour s'approprier cette dernière et sauf accident, sa puissance et son appétit se renforcent sans cesse.
La finance mène donc une guerre totale pour s'approprier les ressources :
- des citoyens
- des entreprises
- des états
Prise de contrôle des cerveaux
La prise de contrôle des cerveaux se fait grâce à l'établissement d'une pensée unique à travers la domination de l'école néolibérale depuis 30 ans. Le Keynésianisme a cédé la place à l'ultralibéralisme économique avec les croyances suivantes :
- Les intérêts particuliers sont prévalents
- L'intérêt général est la somme des intérêts particuliers
- Il faut entretenir la confiance des marchés (faire ce qu'ils demandent)
- Il faut de la croissance pour créer des emplois
Ces croyances sont relayées par les médias, enseignées dans les universités et ce discours reste le même malgré la preuve de son échec cuisant démontré par la crise en cours.
Les médias mainstream contrôlés par une poignée de grands groupes liés à la finance nous matraquent ad nauseam avec les mêmes formules clés :
"Si la la bourse augmente c'est bon pour l'emploi"
"Une inflation trop forte, c'est pas bon !"
"Il faut redonner confiance aux marchés"
etc
Les économistes qui s'opposent à cette doxa ont été muselés durant 30 ans.
On constate cependant que l'étau se desserre un peu depuis quelques mois avec des voix comme celles de Paul Jorion, Frederick Lordon, Jacques Sapir ou Joseph Stiglitz aux USA qui commencent à être relayées.
Car en effet, certains de ces derniers ont tout de même été les seuls à avoir annoncé la crise 2 ans avant qu'elle n'éclate.
Le salut dans la croissance : une contre-vérité
L'idée concernant la croissance qui est le meilleur moteur pour créer des emplois est irréaliste et mensongère :
1. Elle est irréaliste...
...car une croissance de 3% annuelle sur 1 siècle correspond à un coefficient multiplicateur de ...20 ! (1.03E100).
Dit autrement si on continuait sur cette lancée, dans 100 ans la planète subirait 20 fois plus de dégâts qu'aujourd'hui, sans compter que de nouveaux grands pays émergents (Chine, Inde...) sont à leur tour entrés dans la course au pillage des ressources.
Peut on réellement croire que l'on pourrait tirer 20 fois plus de ressources d'une planète déjà exsangue ?
2. Elle est mensongère...
... car les fruits de la croissance ne profitent aujourd'hui qu'à la finance grâce à l'arme des taux.
L'arme des taux
L'arme la plus utilisée par la finance pour contrôler ses victimes est celle des taux d'intérêts.
Si une entité qui use de flux financiers (Etat, entreprise, etc) n'a pas une politique qui induit la confiance des marchés, comprendre "dans l'intérêt de la finance" alors cette entité est dite mal gérée.
Si cette entité est décrétée comme étant mal gérée, les agences de notation vont abaisser leur note de confiance.
Or les taux d'intérêts accordés par les marchés sont directement liés aux notes attribuées par les agences, ils vont donc augmenter faisant peser sur l'entité un poids financier qui peut rapidement devenir insupportable.
Par ce biais, l'entreprise ou l'état est "invité" à maitriser ses dépenses, et notamment ses couts salariaux ou sociaux.
Prise de contrôle des entreprises
Toute entreprise contracte en permanence des prêts auprès des marchés pour se développer ou pour sa gestion courante.
En gros la valeur ajoutée créée par une entreprise est partagée entre :
- le patron
- les salariés
- les investisseurs
L'apparence
Les patron et les salariés négocient.
Si les salariés arrivent à obtenir des augmentations de salaire, le patron peut alors pour compenser augmenter ses prix l'année suivante.
Ce mécanisme bien connu est celui qui peut provoquer de l'inflation.
La réalité
Rappelons nous que l'inflation est l'érosion du capital, les investisseurs (prêteurs et actionnaires) n'en veulent donc à aucun prix.
Un indicateur appelé NAIRU a donc été imaginé pour contrôler l'inflation car cette dernière est inversement proportionnelle au taux de chômage.
La technique pour l'investisseur va consister faire pression sur le patron à travers l'augmentation de ses taux d'intérêts.
La conséquence est que le pourcentage prélevé par l'investisseur sur les gains de l'entreprise va mécaniquement augmenter.
La part restante réservée aux salaires, aux frais fixes incompressibles et au patron va arithmétiquement diminuer d'autant.
Si l'investisseur décide d'augmenter très fortement ses taux, le patron sera à l'extrême obligé de licencier des salariés pour assurer la survie de son entreprise.
Les salariés restants vont ensuite avoir peur de subir le même sort et ils se tiendront tranquilles en terme de salaire, l'inflation est alors maitrisée et l'investisseur s'est rempli les poches.
Il est dès lors clair qu'un taux de chômage minimum est nécessaire à une bonne maitrise de l'inflation car en période de plein emploi, les salariés sont en position de force pour revendiquer des hausses de salaires.
La conséquence est qu'avec une inflation même faible et avec une productivité maximisée, la part revenue au salarié sur les gains des entreprises s'est réduite au profit de celle des investisseurs.
La mondialisation est également un facteur très favorable à un nivellement par le bas des salaires.
Tout cela explique la baisse ou la stagnation des salaires dans les entreprises occidentales depuis 20 ans.
Il est remarquable de constater que les improductifs (parasites) ont réussi à phagocyter la plus grande partie de la valeur du travail de ceux qui produisent les richesses.
Ces improductifs ont encore fait plus fort en proposant de prêter aux salariés appauvris une partie de l'argent qu'ils leur ont détourné. Cet argent est une avance sur les futurs gains de ces salariés qui est effectuée moyennant finance à travers des taux d'intérêts !
Prise de contrôle des états
Les états étant les seules entités ayant la taille de s'opposer à elle, la finance a mis en place sur le long terme de nombreux mécanismes pour faire pression sur ces derniers.
Méthode de Clausewitz
Pour contrôler les états, la finance utilise le principe d'escalade des moyens offensifs héritée des techniques établies par Carl Von Clausewitz.
Les armes utilisée par la finance pour la prise de contrôle des états sont les suivantes :
- contrôle du monde politique par l'argent
- arme des taux d'intérêts
- FMI
Financement du monde politique
Le financement des campagnes électorales est le premier moyen de mettre les partis politiques et les élus en position d'être redevables.
Une récente décision de la cour suprême américaine (sous contrôle Républicain) a récemment déplafonné les montants allouables aux campagnes électorales par les entreprises privées.
En clair, cela signifie qu'une barrière très importante vient d'être levée, un budget virtuellement illimité peut donc être alloué dans des opérations de dénigrement ou de soutien politique menés par les lobbies.
Cette mesure loin d'être anodine est passée inaperçue de ce coté de l'atlantique. Elle a fait dire le 1ier mai dernier au président Obama que le pouvoir qui lui est institutionnellement garanti n’est pas de taille vis-à-vis de celui dont disposent les lobbies financiers.
Armes financières d'attaques frontales
Nous avons comment l'arme des taux d'intérêts est utilisée pour attaquer les états. Si cette arme ne suffit pas, la finance dispose d'une force de frappe encore plus puissante à la mesure de la taille d'un état : le FMI.
Le FMI : Font Monétaire International
Lorsque le marché refuse de prêter de l'argent à un état pour cause de risques supposés trop élevés, le FMI est susceptible d'intervenir.
La mission officielle du FMI était à l'origine de lutter contre la pauvreté dans le monde.
Ce dernier propose alors des prêts à des taux très élevés dont les versements sont associés à des conditions drastiques dépendant de la situation du pays concerné.
Le FMI est une institution post Bretton Woods créée en 1944 sous contrôle américain. En effet, les USA disposent du droit de veto pour toute décision importante de cet organisme...!
Le fait que son directeur soit traditionnellement un Européen montre bien qu'il ne s'agit que d'un habillage car ce dernier est inféodé aux américains.
50 ans après sa création, le bilan du FMI est catastrophique avec une paupérisation de la majorité des populations soumises à ce dernier.
L'ex rapporteur de la FAO pour l'ONU Jean Ziegler a très bien dénoncé les agissements passés du FMI dans les pays du tiers monde.
Les conditions imposées par le FMI tournent en général autour de 2 exigences :
- privatisation des entreprises rentables, en particuliers celles qui exploitent les matières premières. Ces dernières sont alors rachetées par des entreprises transnationales.
- réductions des dépenses de l'état, sous entendu les dépenses sociales comme la santé, l'éducation ou la couverture chômage qui par nature ne sont pas rentables.
Les états qui ont commis l'erreur de faire appel au FMI se sont retrouvés dépouillés de leurs richesses et du contrôle de leur politique intérieure.
Dans certains cas, ces arrangements ont eu lieu dans des régimes dictatoriaux qui ont conduit en échange de la bienveillance des chefs d'état à leur enrichissement personnel.
Encore une fois, il y a d'un coté le discours et de l'autre coté les actes qui sont aux antipodes les uns des autres.
Les armes de contrôle globales : les banques centrales
La finance possède avec les banques centrales des armes de contrôles globales qui échappent à toute autorité des états .
Les plus connues sont la FED aux USA et la BCE en Europe qui déterminent la valeur des taux d'intérêts dits taux directeurs pour ces régions.
Ces taux servent à accélérer ou ralentir le crédit interbancaire, la politique décidée par les banques centrales sans aucun contrôle des peuples n'a qu'un objectif : contrôler l'inflation et assurer les taux les plus élevés possibles.
En cas de crise majeure, les banques centrales peuvent aussi se transformer en usines à billets en effectuant des prêts massifs aux grandes banques agréées qui sont en déroute.
Ces prêts à taux symboliques servent alors à refaire en cascade de nouveaux prêts de la part de ces même banques à des taux très supérieurs, par exemple ceux liés aux appréciations des agences de notation sur certains états très endettés.
Dans le cas de la Grèce, les banques se financent auprès de la BCE à des taux inférieurs à 1% pour lui prêter à leur tour à des taux compris entre 6 et 15% !
Grace à ce mécanisme, les banques refont leurs marges et renflouent leurs déficits dus à leurs erreurs passées et à des prises de risques trop importantes.
L'objectif étant de recommencer comme avant !
Le grand jeu de casino mondial
Recommencer comme avant signifie reprendre le grand jeu mondial de la finance sur les marchés en faisant porter les risques sur le dos des états et donc des populations.
C'est pour ce jeu que l'on a inventé le concept d'innovation financière !
L'innovation financière
L'"innovation financière" est une expression logomachique inventée par les spéculateurs pour jouer entre eux à la roulette mondiale en faisant prendre les risques par les autres.
Les produits financiers correspondants sont des objets souvent basés sur des concepts mathématiques très sophistiqués et qui ne servent strictement à rien sinon à créer des bulles financières qui finissent toujours par exploser.
Qui plus est l'introduction et l'utilisation de ces produits est complètement libre et incontrôlée.
Voici quelques exemples de produits financiers aujourd'hui médiatisés :
- Titrisation (revente à un tiers de créances ou du risque associé)
- CDS (spéculation sur un risque pris par un autre)
- LBO (Rachat d'une entreprise par emprunt en assurant son remboursement sur le dos de ses salariés)
- VAD (Spéculation à la baisse de la valeur)
- HFT (High Frequency Trading)
High Frequency Trading
Le HFT est l'une des dernières innovation qui consiste grâce à des ordinateurs ultra rapides à lancer des ordres boursiers à hautes fréquences sans intervention humaine.
On considère que 60% des transactions mondiales passent aujourd'hui par ces systèmes. Le seul hic c'est que comme tout logiciel contient des erreurs (les fameux bugs), si l'un d'eux se met à dysfonctionner ou s'il rencontre l'un de ses pairs, il risque de faire exploser le système comme l'a montré le flash krach du 06 mai dernier qui n'a jamais été véritablement expliqué mais où ces algorithmes sont plus que soupçonnés.
La majeure partie des produits issus de l'ingénierie financière sont en gros construits pour être revendus en cascade avec des plus values basées sur la tromperie de l'acheteur.
Le résultat se traduit par une augmentation continue des indices boursiers appelées "bulles". Ces hausses sont de plus en plus indépendantes des performances des entreprises puisqu'il s'agit d'une stratégie purement spéculative.
Lorsque la hausse spéculative est brutalement stoppée par un krach, alors des cascades de faillites d'établissements financiers sont annoncées.
Cela se nomme une crise financière.
Les états se sentent obligés de couvrir les pertes des banques pour éviter la destruction totale du système économique induite par celle du système financier, on entend alors des expressions telles que TBTF (Too Big To Fail) !
L'innovation financière est donc l'art et la manière de gagner (et perdre) de l'argent entre 2 crises sans travailler !
PARTIE 2 : L'ESPRIT DE MUNICH
La crise de 2007/2008
La dernière catastrophe en date a eu lieu en 2007 où la finance s'est une nouvelle fois pris les pieds dans le tapis avec la crise des subprimes qui continue de provoquer des dégâts aujourd'hui.
La bonne nouvelle pour la finance est que les états (les citoyens) ont épongé les pertes car on les a convaincus qu'ils n'avaient pas d'autres choix.
La moins bonne nouvelle est la médiatisation générale de ses méthodes scélérates aux service d'objectifs enfin visibles de tous.
Les dégâts collatéraux tels que le chômage ou la mort induite de populations réduites à la misère (exigences politiques du FMI) ne la concernent pas.
En 2007, les principales banques auraient du pratiquement toutes faire faillite comme toute entreprise dont le bilan est irrattrapable.
Les états déjà surendettés à cause des taux d'intérêts imposés par le marché ont alors emprunté encore plus pour éponger les déficits des banques, se retrouvant à leur tour en situation de quasi faillite même si cela n'a pas de sens légal pour un état.
Malgré ce sauvetage, les banques ont du jour au lendemain coupé les robinets du crédit aux entreprises (celui qui est utile) induisant alors la crise économique.
Cette crise à son tour a provoqué une forte augmentation du chômage estimée à environ 30 millions de personnes dans le monde.
Ce chômage a contraint les états à plus de dépenses de couverture et une diminution des recettes fiscales les forçant à augmenter leurs dettes par de nouveaux emprunts.
Aujourd'hui, le système se retrouve sous la forme d'une montagne de dettes, ces dettes sont largement supérieures à la capacité de création de richesse qui serait nécessaire pour les rembourser
L'impuissance des Européens
A Munich en 1938, la France et l'Angleterre ont abdiqué lâchement devant la puissance de l'Allemagne Hitlérienne, aujourd'hui, le comportement des chefs d'états Européens vis à vis de la finance est complètement similaire.
L'analyse de la crise est faite et les véritables causes sont connues. Les moyens d'une contre attaque contre la finance sont cependant identifiés comme nous le verrons plus loin.
Et à quoi assistons nous dans les faits ?
A une succession de sommets stériles comme les G8, G20 et tutti quanti. Aucune décision n'est prise car les lobbies avec leurs moyens colossaux veillent au grain.
Les seuls résultats de ces sommets sont des déclarations de pure rhétorique qui tentent maladroitement de dissimuler leur vacuité.
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G20 2009 : le symbole de la lâcheté et de l'impuissance des états
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En Europe, quelques opérations de diversion telles que les stress tests bidons de quelques grandes banques sont menées et des discussions sans fin sur des mesurettes à apporter sur les règles de gestion des banques dans le cadre de la réforme bancaire de Bâle 3.
La mesure phare en discussion consisterait à relever les fonds propres des banques de 2% à 7% d'ici .... 2019 !
Et le leitmotiv habituel reprend, à savoir comme le dit très bien Paul Jorion :
"...chacun n’a plus qu’une chose à dire : ce qui pourra « rendre confiance aux marchés », en d’autres termes : ce que les marchés lui enjoignent d’affirmer..."
USA : La Bérézina d'Obama : Financial overhaul
Aux Etats Unis, le président Obama associé à Paul Volker (Ex directeur de la FED) a semblé montrer une réelle volonté de réguler le système afin d'éviter au minimum une nouvelle crise qui lui serait cette fois fatale si bien sur on arrive déjà par miracle à sortir de celle ci.
Une loi de régulation, le "Financial overhaul" qui devait être une sorte de "Class Steagal Act light" a été proposé au sénat américain.
54 lobbies financiers et 300 Millions de dollars déboursés pour faire des pressions ont vidé cette loi de sa substance, il n'en reste plus que 2500 pages d'arguties truffées de failles rédigées par les banques.
La Hongrie : une poche de résistance
Nous avons avec la Hongrie une illustration parfaite de l'ingérence de la finance dans la politique des états.
En effet, ce pays a décidé de taxer les banques à hauteur de 650M€ pour réduire son déficit et refuse la politique d'austérité dictée par le FMI (Directeur : D Strauss Kahn - Socialiste).
En retour le FMI refuse de lui verser la dernière tranche du prêt négocié.
Le FMI est en tout état de cause égal à lui même, il met en avant de grands principes humanistes alors qu'il n'est en réalité que le bras armé des américains dans le dépeçage des états vulnérables.
PARTIE 3 : LES ARMES D'UNE CONTRE-ATTAQUE
Certains économistes indépendants ont cependant déjà réfléchit aux mesures à prendre dans la situation actuelle.
Les principes directeurs ci-dessous pourraient servir de base à l'établissement d'un plan d'action complet :
- interdiction des paris sur les variations de prix (Paul Jorion)
- interdire la spéculation sur les matières vitales (Nourriture, eau...)
- séparer les activités de marché des banques des activités commerciales ("Class Steagall Act like")
- renforcer les fonds propres des banques pour diminuer les risques, les ratios actuels entre les engagements et les fonds propres sont d'un ordre de grandeur de...100 ! (En vague discussion à BALE 3)
- casser le pouvoir monopolistique des agences de notations pour éviter les dérives et les erreurs passées et présentes et à venir
- lutter contre la dictature des taux d'intérêts qui sont l'arme n° 1 de l'ennemi
- autoriser les banques centrales à faire des prêts à taux nuls aux états
- et enfin, sortir de la globalisation qui est un échec démontré par les faits. Cela implique la sortie de l'illégitime Europe actuelle (Jaques Sapir)
CONCLUSION
Une concentration des richesses telle que celle à laquelle nous assistons est sans précédent dans l'histoire de l'humanité.
La finance est une bête féroce et affamée qui ne sera repue que lorsqu'elle aura avalé la planète entière.
Dès lors où elle aura tout détruit, elle se retrouvera à la tête d'un empire en ruine, car comme le cancer, la finance tue à petit feu l'organisme qu'elle parasite.
Comme en 1939, les états sont tétanisés par la puissance déployée en face d'eux, depuis 20 ans la dérégulation systématique a conduit le système financier dans un contexte de non droit total, une véritable anarchie financière.
Une bête féroce ne comprend qu'un seul langage : la force.
En 2007, l'animal était blessé à la suite du krach des subprimes et il fallait en profiter pour le museler.
C'est le contraire qui fut réalisé puisque les états ont soigné ses plaies.
Il est aujourd'hui beaucoup plus difficile de reprendre son contrôle car la bête a pour un temps repris des forces.
Il ne faut toutefois en aucun cas baisser les bras et poursuivre la lutte en imposant à travers la vox populi à nos représentants de prendre les armes contre cette maladie maligne qui s'est développée dans notre société.
Les mesures de contrôle à prendre contre la finance sont identifiées, Il reste à les imposer à cette dernière au besoin par la force sans avoir aucune crainte car...
...après tout, la finance combien de divisions ?
Liens
. Jacques Généreux sur France Info
(Merci pour le titre !)
. Comment les banques centrales triomphent de l'inflation (Jorion)
. Jacques Sapir : changer l'Europe, pour rompre avec la globalisation
. L'illégitime traité de Lisbonne
. Déclaration Winston Churchill
http://french-revolution-2.blog.fr/2010/10/22/l-esprit-de-munich-9334913/
Pour sauver la planète, sortez du capitalisme
http://sos-crise.over-blog.com/article-la-finance-pour-les-nuls-comprendre-les-mecanismes-l-esprit-de-munich-59455797.html
Nicolas Sarkozy engage l’Etat pour la moitié de l’or du mondeL’Etat français, par l’intermédiaire de son premier magistrat, vient d’apporter sa garantie au solde (montant des dépôts bancaires moins montant du fonds de garantie) soit 1 388 615 000 000 euros (..)
Curieusement, c’est également le montant à peu de chose près de la dette de l’Etat français, qui vient donc de doubler, même s'il s’agit (pour l’instant) d’un engagement hors bilan.
... au moment où les plus puissantes banques s’effondrent comme de vulgaires châteaux de cartes et qu’absolument personne ne peut avoir la moindre idée où l’avalanche va s’arrêter.
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article71804 .
http://sarko-verdose.bbactif.com/politique-social-f1/krach-les-capitalistes-deviendraient-communistes-t136.htm
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Lire aussi:
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Vidéo (qq mn) à regarder par tous !
La fin du capitalisme
et des dictatures,
le peuple en marche vers sa libération
C'est la fin du système totalitaire marchand, autrement dit le capitalisme, grâce aux mouvements de désobéissance partout dans le pays. Le gouvernement ne sait que faire.
Un petit détournement, basé sur le film La chute, sur le thème de la désobéissance pour l'appel à Création du CinémAligre 2010.
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Russie: Une caste atlantiste face à Poutine
Russie : des renards dans le poulailler...
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« Le régime “néolibéral” sape les fondements de la souveraineté populaire en transférant le pouvoir de décision des gouvernements nationaux à un “parlement virtuel” d’investisseurs et de prêteurs, préalablement organisés dans de grandes firmes. »
Noam Chomsky (1)
(..) A Iaroslavl, s’est dévoilée une formidable poussée. Un véritable putsch. Non violent, nous ne sommes pas en Equateur. “Soft”. Feutré. Néanmoins : redoutablement efficace. Car, il ne s’agissait pas d’une horde de policiers voyous et corrompus, instrumentalisés par des services secrets étrangers…
Mais, d’une caste s’autoproclamant “élite du pays”, se revendiquant “atlantiste”. Dans un refrain muet, silencieusement repris en chœur, dans la hargne, la servilité ou la béatitude, suivant les tempéraments, étouffant son hurlement : « L’Intégration à l’Otan ! ».
Se ruant à l’assaut de la doctrine défendue jusqu’à présent par la nation Russe,depuis son redressement succédant à son quasi-naufrage des années 90 : participer aux échanges internationaux, dans un monde « multipolaire ». Ces putschistes ne souhaitant qu’une “intégration” dans un Occident mythique, pôle de “La Civilisation”, la Russie se devant d’admettre la suzeraineté des USA…
Ce putsch va-t-il réussir, durer, prendre racine ?... La Russie est-elle prête à sacrifier son indépendance pour un développement promis par des pays en plein déclin économique ?... (3) Où sont les véritables intérêts de la Russie, pour la fin de ce siècle, et le siècle prochain ?
Ces forces centrifuges qui sont-elles, et sont-elles maitrisables ? (..)
Alexeï Bogolioubov – Procession de Pâques à Iaroslavl - 1863
:
Le président de l’Institut du développement contemporain et modérateur de la section “Systèmes régionaux de sécurité mondiale” du Forum, Igor Iourgens, quant à lui : « … prône la création d’une union Russie-OTAN et l’intégration ultérieure de Moscou à l’Alliance renouvelée. » (7)
On comprend qu’une partie de la classe politique russe soit obsédée par la volonté de désarmer l’hostilité traditionnelle de l’Occident, notamment chez les anglo-américains. (8) Les nostalgiques de la Guerre Froide, manipulés par les lobbies de l’armement. Même fossilisée, “la bête” réapparaît, comme ces mammouths enfouis sous les glaces ressuscitant de vitalité débordante dans les musées, pour une seconde vie.
Subitement, nier le “droit international” pour “intégrer l’OTAN” afin d’assurer sa “sécurité”, ce n’est pas simplement tourner le dos au « multipolaire », c’est plus que verser dans « l’unipolaire »…
Contrer les “menaces”, assurer la “sécurité”, lutter contre le “terrorisme”, que recouvrent ces mots ?...
Le terrorisme, on le sait depuis longtemps, n’est que le mélange explosif de prédateurs gorgés de richesse s’imaginant cohabiter paisiblement avec des populations qu’ils spolient et humilient. Il suffit de respecter le droit des peuples à l’autodétermination, dans l’équité économique et sociale assurant leur prospérité, pour que le problème soit résolu.
L’ennemi de la liberté, c’est la pauvreté imposée. Ni plus, ni moins. Le mythe du terrorisme, succédant à la lutte contre le communisme international, est l’emballage de l’idéologie impériale charpentée par La Loi du Plus Fort, fondant sa prospérité sur la spoliation.
La Russie, issue des cendres de l’URSS, n’a aucune ambition impériale, éprouvant les plus grandes difficultés, avec sa faible démographie aggravée par la saignée de la deuxième guerre mondiale et ses 30 millions de morts, à peupler son immense territoire, aux colossales richesses naturelles. Comment un pays avec une population équivalente à 2 fois celle de la France et à 37 fois son territoire, au sous-sol débordant de trésors, nourrirait-il des volontés de prédation à l’égard d’autres pays ?...
En ce cas, pourquoi s’aligner sur un Occident déclinant, dont les ressources proviennent de pays assujettis et pillés ?... Tenir un même discours, pour quels objectifs communs ?...
Céder, par faiblesse ou par peur, aux pressions de l’OTAN exerçant sans discontinuer son encerclement : fusées à ses frontières avec la Pologne ; tensions entretenues en Ukraine, aux Pays Baltes ; agressions en Géorgie, Tchétchénie et dans l’ensemble du Caucase ; manœuvres hostiles du Japon autour des îles Kouriles et presqu’île du Kamchatka ?...
Apaiser les campagnes de déstabilisation a répétition sous prétexte des “droits de l’homme” et autres fariboles, que l’Empire et ses vassaux sont les derniers à respecter dès que leur soldatesque exerce ses talents de soudards en dehors de leurs propres frontières ?... Par un milieu d’affaires occidental rêvant de s’emparer de l’appareil d’extraction de ses ressources naturelles, et des rentes de situation que sont la privatisation des services publics.
Souscrire au délire de l’Empire de rassembler dans un même bloc avec l’Otan, Russie et Inde, contre la Chine ?... Vision entretenue par des bellicistes travaillant avec fébrilité dans la perspective d’un conflit avec la Chine pour la fin du XXI° siècle, afin de préserver son hégémonie pour le XXII° siècle ?...
Questions que le président Medvedev s’est bien gardé de soulever et, surtout, d’y répondre dans son discours du 10 septembre, devant le Forum réuni. Reprenant la rhétorique de l’idéologie néolibérale, avec l’inévitable couplet sur la démocratie rempart contre le terrorisme, dans ce qu’il a présenté comme un programme en 5 points (9) : (..)
Apparaissent en filigrane les “tabous” du Libéralisme : ne jamais évoquer les problèmes fondamentaux de justice économique et sociale, de redistribution des richesses nationales qui sont, en fait, les causes des profondes crises qui déchirent nos sociétés.
Mais, reprendre une rhétorique, une figure de style imposée, n’est-ce pas plier un genou face à celui dont on accepte la règle ? (..)
Dans cet acte d’allégeance, le « monde multipolaire » auquel aspirait la Russie, érigé en principe cardinal de sa politique nationale est fortement, violemment, remis en cause. Par deux forces centrifuges. Leur travail de sape est si acharné, obstiné, puissant, qu’il commence à déstabiliser l’Etat au plus haut niveau.
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Impact du “lobby des Russes-Israéliens”
Parmi les partisans exaltés de l’intégration de la Russie dans l’OTAN, et sa soumission aux USA, figure le puissant « lobby des Russes-Israéliens ». Idéologie, vision, action : un copié-collé de celles des néoconservateurs US et des extrémistes sionistes.
Un exemple… (..)
Corrosion du cynisme affairiste
Une deuxième force centrifuge a pour vecteur le milieu des affaires, du moins une large proportion. Pour être plus précis : un milieu “affairiste”, se livrant à une corrosion des piliers de la nation Russe.
Ce sont les nouveaux riches, non pas ceux de l’ère Eltsine et de l’écroulement de l’URSS qui n’étaient que des mafieux. Déterminés à s’enrichir, par des valises de “cash”, inconscients des enjeux, en bradant les richesses nationales dont ils s’étaient rendus maîtres en cheville avec la nomenklatura décadente, aux groupes internationaux de l’énergie et des mines.
A présent, il s’agit d’une nouvelle génération plus instruite des mécanismes économiques et spéculatifs, moteurs du “Libéralisme” et de la “mondialisation”. Devenus riches, certains immensément riches, ils aspirent à le devenir plus encore. Toujours plus, avec leurs seconds couteaux, leurs médias, leurs courtisans et leurs bouffons.
Une richesse familiale surgissant en moins d’une génération, sans fondement d’une “découverte” répondant aux besoins ou à l’engouement d’un marché, sans spoliation, ne peut avoir pour origine qu’un mix de corruptions, délits d’initiés et trafics de marchés publics.
Le terreau de cet enrichissement rapide et exponentiel est toujours composé, quel que soit le pays, de marchés d’infrastructure (BTP, barrages, ports, aéroports, réseaux ferroviaires, oléoducs, etc.), d’armements (internes ou à l’export), ou de privatisations (notamment, le secteur banques & assurances, énergies, mines, aciéries, etc.). Marchés, ententes, arrangements, octrois de licences ou autres, opaques et générateurs de commissions occultes considérables. En proportion avec le montant des transactions. (..)
Le credo de ces affairistes :
« Le prix de la fortune : une Russie occidentale ».
Evidemment, ils représentent la tête de pont des milieux d’affaires occidentaux qui les bichonnent, les font passer pour des génies dans leurs médias de propagande. A condition de reprendre et réciter la rhétorique souhaitée : « La Russie doit améliorer ses relations »…
C’est-à-dire ?...
Le Forum de Iaroslavl ne vibrait que de ce leitmotiv : “créer des conditions favorables aux investisseurs étrangers”, y compris aux expatriés occidentaux sur place, pour « moderniser » la Russie. Et, bien sûr : intégrer l’OTAN.
En clair : ne pas payer d’impôts sur les bénéfices, si ce n’est symbolique comme l’immatriculation des Rolls et Ferrari, libre circulation des capitaux spéculatifs, ne pas payer ses ouvriers dans la "paix sociale"... En bref : Tout pour nous, « élite ». Et, repris en chœur par les affairistes le poing levé : que les autres crèvent ! (..)
Parlant au nom de tout le pays, ils estiment que la “modernisation de la Russie” passe par l’application des règles du “club” qu’ils veulent rejoindre, impliquant une totale coopération avec les « élites » occidentales. La Russie ne veut pas être un pays du tiers-monde qui enrichit l’Occident. Préférant être une province éloignée de l’Occident que “leader” des pays de l’Est. Assumant un rôle d’auxiliaire au sens où l’entendait les romains. Payer tributs, fournir armes et troupes à l’Empire.
S’il y a une guerre déclenchée par l’Occident ?... Quels qu’en soient les motifs (contre la Chine, l’Iran, la Corée ou autre…), c’est à ses côtés qu’il faut se joindre. Ceux qui gèrent les crises, et non pas ceux qui la subissent, puisque les crises ne sont que l’expression de rapport de forces et de guerres économiques.
La mondialisation n’a pas pour objectif de sauver l’humanité, c’est une domination absolue de l’Occident fondée sur la suprématie militaire et économique. C’est pour cela que jamais il ne tolérera le même niveau de développement de l’Afrique et de l’Asie, etc. (..)
Aussi pragmatique que lucide, Poutine sait qu’il faut du fumier pour faire pousser les plantes. Mais, ce n’est pas au fumier à régenter le jardin (..)
Il n’est ni l’homme providentiel, ni le tsar au pouvoir absolu. Lui-même en est conscient. Trop serein, pour revendiquer ces rôles illusoires. Simplement, un Homme d’Etat au centre d’enjeux, de rapports de force, de conflits entre clans, où le conseil sincère côtoie le mensonge le mieux bétonné.
Mais, dont la force est de croire en l’avenir d’une Russie puissante, indépendante, abordant le siècle prochain dans la paix et la prospérité. Pour tous les Russes. Depuis qu’il est premier ministre, il n’a cessé de sillonner la Russie dans tous les sens, jusque dans les régions les plus reculées de la Sibérie. A la rencontre du “pays réel”, prenant à bras-le-corps les problèmes locaux, au contact des habitants les plus modestes. Sa popularité est immense.
Pour cela, il est craint par une partie de l’oligarchie corrompue. Encore plus en Occident que dans la chorale “atlantiste” de son pays.
Museler les grands oligarques qui dépassent les bornes, oubliant les intérêts premiers de la nation, ne le fait pas trembler. Le maire de Moscou, Luzhkov, se croyant intouchable du fait de la fortune considérable qu’il avait accumulée, de plus marié à une des femmes milliardaires de Russie, une des plus riches du monde, vient de l’apprendre à ses dépens. Se prenant pour un Grand Duc, voulant parler d’égal à égal avec le président de la Fédération Russe, il vient d’être remplacé par le bras droit de Poutine, le vice-premier ministre Sergey Sobyanim authentique gestionnaire incorruptible.
Les affairistes sentent le vent de la steppe siffler à leurs oreilles…(..)
A l’invitation souriante de Poutine, peut-être qu’en Russie les putschistes, « atlantistes » de tous poils, devront-ils descendre de leur Cité Radieuse perchée sur la colline, prendre pelles et seaux, pour contribuer à éteindre l’incendie du chaos que prédation et bellicisme des prétendues « élites du Grand Occident » ne cessent de répandre dans le monde ?....
(1) Noam Chomsky...
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http://en.rian.ru/valdai_context/20100908/160517335.html
Source : http://stanechy.over-blog.com/
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article907
Sud. La formidable alternative chinoise
face à l'hydre occidentale prédatrice
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Ne vous faites aucune illusion : le Prix Nobel de la Paix, accordé cette année (2010) à Liu Xiaobo, le principal rédacteur de la Charte 08, n’a rien à voir avec les droits de l’homme. Il s’agit d’une opération directement dirigée contre le plus grand système économique et socio-politique de dehors de l’occident.
L’Occident n’est absolument pas intéressé par les droits de l’homme en Chine, ni même ailleurs. Comment pourrait-il l’être alors qu’il les viole sur tous les continents ? Les droits de l’homme servent à camoufler le soutien occidental à tout groupe prêt à confronter, affronter ou détruire tout pays ou état communiste ou socialiste, supposé ou réel.
Le soutien aux droits de l’homme est souvent synonyme d’une ingérence dans les affaires intérieures, d’un acte hostile contre un état souverain ou même d’une violation des droits de l’homme ou de pousser un pays vers la guerre civile. Cette technique a déjà été « mise au point » au Nicaragua, Cuba et Chili, entre autres, et il est employé à présent pour tenter de déstabiliser la Chine.
« Le soutien aux droits de l’homme » a joué un rôle dans la chute de l’Union Soviétique, et a réussi à détruire à un moment donné pratiquement toutes les révolutions ou mouvements populaires en Amérique latine (à l’exception de Cuba) et il a été employé comme justification pour certaines des interventions les plus épouvantables (de l’Occident), dont des actes de meurtre en masse/génocides contre les peuples du Vietnam et du Laos.
Les tactiques employées en leur temps – commencer par discréditer puis ensuite tenter de détruire tous les gouvernements ou mouvements communistes et socialistes, progressistes et nationalistes dont l’Union Soviétique, Cuba, le Nicaragua, la Corée du Nord, le Chili, la Tanzanie, et récemment le Venezuela – sont toujours considérées comme valables. Elles ont même été améliorées depuis (avec encore plus de moyens en personnel et en technologie) et sont plus efficaces que jamais auparavant. Après tout, l’objectif que s’est fixé l’Occident et sa dictature globale est de taille : la Chine - le pays le plus peuplé de la planète.
Le fait que la Chine soit un état historiquement pacifique et qui réussit dans de nombreux domaines rend la tâche plus difficile. Et pour compliquer encore les choses, la Chine viole biens moins les droits de l’homme que tous les alliés occidentaux de la région et certainement beaucoup moins que l’occident lui-même. Après tout, l’occident est (indirectement) impliqué dans les massacres du Congo/RDC (où l’on compte au moins cinq millions de morts), dans la déstabilisation de toute la corne de l’Afrique et de certaines parties de l’Amérique latine ainsi que dans des guerres d’agression contre l’Irak et l’Afghanistan, pour ne citer que quelques unes de ses aventures macabres.
Discréditer la Chine demande de très gros efforts, mais il semblerait qu’aucune tâche ne soit insurmontable aux yeux de ceux qui, en Occident, seraient prêts à sacrifier la planète pour assouvir leur soif de conquête et de pouvoir.
Maîtrisant la « langue internationale », dotés de fonds illimités et d’un accès total et du contrôle des médias, les promoteurs de la propagande occidentale sont en train de réussir à déformer les faits et manipuler l’opinion publique. Dans le même temps, la Chine se plie aux règles du jeu en espérant que sa bonne volonté, ses actions et son attitude conciliante lui vaudront quelques amitiés ou alliés. (..)
Les populations occidentales sont de plus en plus hostiles à la Chine mais ce n’est pas parce qu’elles connaissent le pays ou qu’elles le comprennent, mais qu’elle est soumise à un bombardement incessante de propagande. Il y a des dizaines de milliers d’hommes et de femmes dans les médias et les universités dont le seul objectif professionnel est de calomnier la Chine, la discréditer ou d’en dresser un portrait maléfique. S’en prendre à la Chine est devenu un bon métier et un des meilleurs moyens pour obtenir des crédits de recherche ou gravir les échelons dans l’industrie des médias.
L’opinion publique n’a pratiquement aucune source d’information alternative. (..) On n’aura droit qu’aux mêmes mensonges, aux mêmes demi-vérités et aux mêmes clichés assénés mille fois sur la Chine, et sur le monde non-occidental et même sur le monde (autoproclamé « démocratique ») occidental. On n’aura plus besoin de se forger une opinion sur le monde – cette opinion sera concoctée par d’autres et nous sera servie comme un plat cuisiné industriel
Il n’y a pratiquement aucun endroit sur terre qui échappe à la propagande produite par le régime occidental globalisé. En Afrique, où la Chine offre une formidable alternative au pillage occidental (en construisant des écoles, des centres sociaux, des hôpitaux, des bâtiments publics, des routes et des chemins de fer), ils sont nombreux à être profondément reconnaissants envers cet énorme pays communiste qui déclare « vouloir être un ami des pays en voie de développement » Au Kenya, j’ai entendu les témoignages de centaines de travailleurs sur des projets chinois qui disaient qu’ils avaient été « pour la première fois, traités comme des êtres humains par des étrangers », et qu’ils « n’ont jamais eu à négocier leurs salaires avec les patrons chinois puisque ces derniers offraient trois fois plus qu’ils n’espéraient ». Cependant, plus la Chine s’implique d’une manière positive en Afrique (ou en Océanie ou dans de nombreux endroits de par le monde) plus elle doit subir les sarcasmes et les critiques des médias occidentaux qui déforment et salissent toutes les tentatives pour créer un monde alternatif où la solidarité et l’internationalisme priment sur les intérêts bassement matériels.(..)
« Les gens voient de leurs propres yeux ce que la Chine est en train de faire, » explique Mwandawiro Mghanga, ancien député du Kenya et membre de la Commission de Défense et des Relations Internationales, poète et prisonnier politique sous le régime brutal pro-occidental de l’ancien dictateur Moi. « Si vous voyagez à travers le pays, vous verrez des Chinois en train de construire des routes et des bâtiments, des stades et des habitations, des projets qui sont excellents. Ils sont aussi très coopératifs malgré toute la propagande diffusée par l’Occident. Les gens voient ce que la Chine fait réellement et l’apprécient. Mais il y a une grande pression exercée sur le gouvernement kényan pour qu’il cesse sa coopération avec la Chine. En fait, il y a même une grande hostilité envers le Kenya – l’Occident nous punit à cause de nos relations étroites avec la RDC. »
C’est comme ça que ça fonctionne – c’est comme ça que nous régnons « démocratiquement » sur le monde (nous imposons notre volonté, nous corrompons et si nécessaire nous renversons les gouvernements), mais ce n’est pas quelque chose que vous entendrez dans la bouche des politiciens locaux. Et Grands Dieux, n’allez surtout pas associer ces méthodes avec des violations des droits l’homme ou de la démocratie !
Il n’a jamais été question de Prix Nobel pour les hommes et les femmes qui ont résisté à la dictature brutale au Chili. (..) A la place, le Prix Nobel de la Paix a été attribué à Henry Kissinger qui fut l’un des cerveaux du carnage chilien. (..)
Peut-être devrions-nous donner le Prix Nobel de la Paix à de pauvres indigènes Papous combattants de la liberté ? Leur pays a été annexé par l’Indonésie avec notre aide pour permettre à nos compagnies minières et forestières de piller le pays à loisir (..) Même les militants des droits de l’homme occidentaux ont admis que 100.000 Papous ont été massacrés à ce jour. Récompenser un Papou avec un Prix Nobel de la Paix ? Vous voulez être définitivement banni des médias de masse occidentaux ou quoi ? (..)
En toute logique, la grande et pacifique Chine représente un danger pour l'expansionnisme occidental.
L’Occident panique. Une panique qui vire à l’hystérie. Il ne sait plus quoi faire. Les responsables occidentaux ont eu recours aux mêmes techniques de sape contre la Chine que celles employées contre le Chili en 1973 ou en Indonésie en 1965. Ils la provoquent et l’acculent dans un coin comme ils l’ont fait avec l’Union Soviétique et Cuba. Ils tentent de disséminer la propagande, de discréditer le système à ’lintérieur comme à l’extérieur. Ils tentent des interventions et des infiltrations ; ils tentent les pots-de-vin. Ils tentent d’isoler la Chine, en attirant la Mongolie et ses voisins dans leur sphère d’influence. Ils tentent même de convaincre le Vietnam d’adopter une attitude agressive envers son énorme voisin. Rien ne marche.
Il s’agit d’un jeu où tous les coups sont permis et qui est extrêmement dangereux. Son objectif est d’isoler la Chine, de la provoquer pour enfin la briser, de préférence de l’intérieur.
Mais l’Occident a affaire à une des plus grandes cultures de la terre, qui a plus de 5000 ans d’histoire. Il a affaire à des esprits brillants, des intellectuels et des stratèges – des gens avec qui il ne s’est jamais encore confronté.
Mais plus significatif est que le Dragon chinois refuse la confrontation. Il prête l’oreille à tous ces aboiements autour de ses chevilles, aux provocateurs et aux manipulateurs qui ont régné sur le monde pendant des siècles et qui d’un seul coup se rendent compte qu’ils peuvent perdre. Le Dragon chinois écoute poliment mais poursuit son chemin, certaine de ses choix. Des choix dont l’objectif principal est de sortir tous ses citoyens de la pauvreté et, en faisant cela, montrer l’exemple au reste du monde opprimé comment il a pu se redresser après des siècles de soumission aux colonisateurs occidentaux.
Malgré quelques erreur, l’expérience chinoise est fondée sur la solidarité. Une grande majorité de ses citoyens la soutiennent et cela suffit pour démontrer le caractère profondément démocratique du processus. C’est comme ça que la majorité des Chinois pensent et il n’y a que cela qui compte.
La Chine n’obéira plus jamais aux ordres des marionnettistes de l’Occident. Elle a déjà été envahie, divisée, pillée et violée. Une majorité de la population ne fera plus jamais confiance aux formules occidentales. La Chine a son propre système et si son peuple pense qu’il faut le modifier, ils feront en sorte que le changement s’effectue à leur propre rythme. Ils n’auront pas besoin d’occidentaux pour leur dire quand et comment procéder. (..)
La colère de l’Occident se comprend. Pour la première fois, ses armes, sa propagande et ses tactiques de déstabilisation semblent inefficaces et impuissants. Ils n’ont apparemment pas la capacité ni de conquérir la Chine, ni de la briser. Les tentatives ont été nombreuses : lisez les livres chinois traduits et publiés en Occident : ils sont écrits à 99% par des « dissidents » (en anglais, ce sont pratiquement les seuls à être traduits). Mais ça ne marche toujours pas – la Chine est unie et en paix. L’ancienne colonie de Hong-Kong, aigrie et de plus en plus anachronique, s’est vu autorisée (par l’Occident) de forger l’opinion des étrangers sur un pays de 1,4 milliards d’habitants. Il est de notoriété publique que les librairies de Hong-Kong, particulièrement celles situées dans l’aéroport, ne proposent que de la propagande anti-chinoise. (..)
La Chine est patiente. Elle est même scandaleusement patiente. L’Occident ne tolérerait jamais de telles ingérences. Imaginez une Chine Communiste qui d’un seul coup, et ouvertement, soutiendrait un Parti Communiste aux États-Unis qui planifierait le renversement du système politique US. Aux États-Unis et en Europe, de centaines de personnes se retrouvent en prison pour bien moins que ça. (..)
Il semblerait que les citoyens en Europe et en Amérique du Nord sont habitués à de telles injustices commises (par eux) envers n’importe quel pays au monde, mais qu’ils se mettraient à hurler au meurtre s’ils en étaient les victimes. La Chine semble consciente de cette pathologie mentale (Gustav Jung a écrit de nombreux essais sur ce sujet) qui régne en Occident – à savoir son incapacité de restreindre son désir de contrôler et de dominer le monde. A tous points de vue, la Chine est très patiente et compréhensive, du moins pour le moment. Elle comprend que l’Occident est incapable de contrôler son désir de domination globale. Mais il doit exister une limite. Toutes les tentatives visant à déstabiliser le pays se heurteront à la résistance déterminée du Dragon qui n’hésitera pas, si nécessaire, à défendre son peuple et son territoire.
Attribuer un Prix Nobel de la Paix (1,5 millions de dollars puisés des fonds de l’inventeur de la dynamite) à une figure de l’opposition chinoise est grotesque. Il y a des milliers de personnes qui résistent à la terreur occidentale partout dans le monde. C’est eux qu’il faudrait récompenser en priorité. Ne hurlons pas « un cafard dans la cuisine du voisin » alors que nous vivons nous-mêmes dans une porcherie.
André VLTCHEK
écrivain, metteur en scène et journaliste. Auteur de plusieurs livres (romans et essais). Son dernier roman, « Point de non retour » vient d’être traduit en français.
http://andrevltchek.weebly.com/
Traduction VD pour le Grand Soir
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