Eva à 60 ans.Blog d'une journaliste-écrivain.Analyse des faits marquants de l'Actualité,non-alignée,originale,prophétique,irrévérencieuse. Buts: Alerter sur les menaces,interpeller,dénoncer l'intolérable,inciter à résister. Alternance articles Eva et liens infos non officielles. Ici,pensée et parole libres. Blog dénaturé par over-blog le 1.2.15,il sera transféré sur Eklablog
Ras le bol de la campagne mensongère des médias - 19.11.2007
Depuis une semaine sur les médias télévisés, financés par tous « les citoyens de droite et de gauche » comme les divers journaux aiment à présenter les « antiblocages », nous sommes utilisés en tant qu’usagers comme chair à propagande par le pouvoir et ses hommes des médias, sur un thème unique : « la galère ».
« Galères en prévision » (France 2. « 20 heures ») ; « pluie et vent, un jour de galère donc pour des millions d’usagers des transports en commun » (JP Pernaut. TF1-13heures) ; « galères en perspective » (PPDA. TF1) ; « Quelle galère ! » (A. Pulvar. France 3). Le bouquet allant au toujours très zélé (vis-à-vis du pouvoir) JP Pernaut qui prononce les mots suivants : « Troisième jour de galère pour les usagers qui eux n’ont pas le choix et doivent travailler jusqu’à 65 ans, tous les matins ». Les journalistes étendent le terme « usagers » aux « bons » étudiants qui veulent travailler « pour préparer leurs examens proches ». « La police a dû intervenir pour défendre la liberté d’étudier à Nanterre » (France 3). Quelle démocratie originale qui voit la matraque au service de la culture !
« De droite ou de gauche, la majorité des étudiants sont antiblocage » (Toutes les chaînes) et les autres ? « Pas Français ! », comme sous Pétain ?
Nous, usagers sommes invités généreusement à parler au micro, on voit même des envoyés spéciaux devant les gares, toute la journée, pour recueillir les précieux témoignages. On commence par l’usager compréhensif devant les grèves (c’est cela l’objectivité !!!) mais on coupe ses arguments, ensuite «l’usager pétant les plombs », on le voit casser une poubelle sur un quai de métro (France 2), une autre déclarer, sans émoi du présentateur « Il faut fusiller ces gens là ! », après quoi le journaliste pourra conclure doctement « l’énervement devient un peu plus fort chaque jour !». On termine par une note « sociale », par « l’usager affolé » « je vais perdre mon boulot si j’arrive en retard ». Une question sous-jacente nous taraude : y aurait-il des patrons incompréhensifs ?
Non, le reste des informations constitue un démenti à cette pensée interdite sous le règne de Sarkozy. Les patrons sont formidables : « Grâce à leur employeur, les salariés ont été autorisés à dormir dans une yourte installée dans la cour (France 2), « largesse d’un patron hôtelier compréhensif qui a donné des chambres à ses employés » (TF 1).
Et puis, si vous n’avez pas compris, il y a le ton martial, militant de JP Pernaut : « La mobilisation syndicale se heurte à la volonté très claire du gouvernement de créer un système plus équitable de retraites, c’était dans le programme de Nicolas Sarkozy, pour lequel les Français ont voté ! ».
On ne peut s’étonner après de la faiblesse de la syndicalisation dans notre pays, où les médias présentent comme défenseur des inéquités… les organisations syndicales !
Sur quelles ondes accordera-t-on, un temps de parole aux usagers de la télévision privée ou publique, devenue un outil de propagande pour le président et le gouvernement ? Peut-on croire un instant, que spontanément les journalistes, sans directives de l’Elysée, parlent d’une même voix de »galère » ?
Actuellement, les journaux s’intéressent à la liberté d’expression au Liban, espérons que les Libanais s’intéressent aussi à notre propre liberté et droit à l’information !
Nous n’acceptons pas comme usagers mais aussi comme travailleurs de nous laisser diviser pour le seul profit du patronat et du pouvoir à son service.
L’espérance de vie, un critère ignoré du MEDEF et du pouvoir, pour un ouvrier ou un cheminot s’avère de12 ans inférieure à celle d’un membre des professions libérales ou d’un patron.
Où sont les fiers à bras des médias opposés soi-disant aux privilèges, quand Sarkozy a accordé un cadeau fiscal de 15 milliards d’euros à tous les membres de l’oligarchie financière, s’est généreusement augmenté de 200 %, quand les membres des conseils d’administration d’EADS gagnent en spéculant contre leur entreprise 1,5 milliard d’euros. Les voilà les véritables privilégiés que nos actions doivent cibler, ceux qui se lèvent tard et vivent des fruits du travail des salariés de plus en plus mal payés !
Le sommet de l’Union européenne à Lisbonne (2000) a fixé l’objectif aux gouvernements de reculer l’âge du départ en retraite à 65-67 ans. La démographie sert de prétexte à réaliser de substantiels profits car le patronat sait que les salariés, usés par une vie de labeur, préfèreront partir avant 65 ans avec une retraite diminuée ou en ayant recours à des assurances et fonds de pension qui rapportent des milliards boursiers aux capitalistes et spéculateurs.
Les réformes allongeant le temps de travail de 37, 5 annuités à 40 ans( 1993) dans le privé puis en 2003 dans le secteur public, ont été présentées en leur temps, comme moyen de solutionner les déficits des caisses de retraite. En 2007, au nom de « l’équité », Sarkozy s’attaque aux régimes spéciaux qui financent d’autres caisses (agriculteurs, commerçants). La retraite à 55 ans pour les métiers pénibles et à 60 ans pour tous, comme celle de nos aînés (c’est cela aussi l’équité), ne pourra l’être qu’en taxant les revenus du capital et de la bourse.
La grève des cheminots, des agents RATP, des transporteurs urbains, étudiants, celle le 20 novembre des enseignants, agents hospitaliers, électriciens est la nôtre, leur lutte permettrait à chacun de bénéficier de nouveaux droits. Le pouvoir et les médias opposent le privé et le public. Dans les médias, les défenseurs de la « liberté du travail » n’évoquent jamais la violation du droit syndical, la difficulté de se syndiquer dans les PME, jamais le chantage à la perte d’emploi dans les entreprises privées, c’est pourquoi nous saluons les salariés du privé qui participeront à la grève du 20/11.
L’intérêt des usagers, au-delà de la gêne occasionnée par l’entêtement du pouvoir, est de soutenir le mouvement gréviste, l’équité doit se faire par le haut afin que les générations nouvelles ne soient pas pénalisées, que les contrats de travail soient respectés.
COLLECTIF SOLIDARITE USAGERS GREVISTES (CSUG)
Communiqué de presse de la délégation de l'AJPF en Israël et en Palestine du 13 au 18 novembre 2007
Une délégation de l'AJPF s'est rendue en Israël et en Palestine du 13 au 18 novembre 2007. Composée de parlementaires français (dont un député européen), d'élus de municipalités françaises, de syndicalistes, de responsables associatifs, de représentants de la société civile et du Journal l'Humanité (représenté par son directeur), la délégation était venue rencontrer des élus et partenaires israéliens et palestiniens, constater la situation sur place et continuer les actions de solidarité et de coopération décentralisée, notamment dans le cadre de la campagne « pour le droit à l'éducation des enfants palestiniens » co-lancée par l'AJPF, le Forum pour un autre monde et le journal l'Humanité.
En premier lieu, nous voulons fermement protester contre les conditions d'accueil qui nous ont été réservées aussi bien à l'arrivée qu'au départ à l'aéroport de Tel Aviv. Nous avions pourtant prévenu de notre visite le Quai d'Orsay, l'Ambassade de France en Israël et le Consulat Général de France à Jérusalem, précisé son contenu et indiqué la composition précise de notre délégation. La France ne doit plus accepter qu'un pays traite ses ressortissants, élus et citoyens de la sorte, comme des « coupables », de manière humiliante et avec des démonstrations de force injustifiées, en toute impunité. La règle de la réciprocité internationale exige que nous soyons traités de la même manière que les élus et citoyens israéliens qui se rendent en France.
La délégation a été reçue à la Knesset où les députés rencontrés ont insisté sur l'énorme écart entre la réalité de terrain et les discussions autour des prochaines négociations de paix. Elle a échangé avec des pacifistes israéliens dont il faut saluer l'action courageuse. Elle est allée à Jérusalem Est et a pu constater la multiplication des sites colonisés en territoire palestinien, la progression de la construction du mur et l'enfermement achevé des villes et villages palestiniens.
La délégation s'est ensuite rendue dans les territoires palestiniens, à Ramallah où elle a été reçue par le Premier Ministre palestinien, par des députés de l'Autorité palestinienne.. (...)
Puis elle s'est rendue dans les camps de réfugiés d'El Amari, Kalendia, Dheisheh, Shufat, Aqaba Jabr et Silwad.
Tous nos interlocuteurs nous ont fait part de leur grande inquiétude, souvent de leur désarroi face à la situation actuelle.(...).
Les Palestiniens sont déterminés à se rendre à Annapolis avec un ordre du jour précis sur les bases de l'application des résolutions de l'ONU et du droit international. Ils craignent que cette conférence, comme les précédentes conférence de paix, n'aborde pas les questions de fond et n'aboutisse sur aucun accord, retardant encore la création de l'Etat palestinien. Pourtant leur attente de résultats est très forte notamment d'un calendrier clair et précis de négociations pour arriver à la paix. C'est pourquoi les palestiniens ont réclamé que cette conférence d'Annapolis se tienne en présence de la communauté internationale dans son ensemble et particulièrement avec l'Union Européenne, afin que le monde soit réellement témoin de ce qui est en train de se passer sur le terrain. Il faut prendre conscience qu'un échec d'Annapolis aurait des conséquences désastreuses dans tout le Proche Orient et des répercussions en Europe.
Les Palestiniens demandent de relayer leur message pour que l'Europe prenne sa place dans le rapport de force unilatérale qui bloque toute avancée vers la paix, divise les forces politiques palestiniennes et crée une instabilité politique dans la région.
Nous étions à Ramallah le 15 novembre, jour de la célébration de la déclaration de l'indépendance de la Palestine par Yasser Arafat, en 1988 à Alger. Depuis, la position palestinienne, confirmée par les accords internationaux, n'a pas changé : la création d'un état palestinien viable sur les frontières de 1967 avec Jérusalem Est pour Capitale aux côtés de l'Etat d'Israël et la reconnaissance du droit au retour des réfugiés palestiniens.
Or, l'unité et la stabilité politique palestiniennes, la sécurité de l'Etat d'Israël et la paix ne seront sauvés que si une condition indispensable est respectée : l'arrêt de la colonisation. La colonisation est au cœur du problème et la clé de la solution. Sur le terrain, nous avons pu constater, qu'au contraire, Israël renforce la colonisation et instaure un état de siège permanent.
Nous avons été choqués par les murs et clôtures qui empiètent sur le territoire palestinien, emprisonnent les populations civiles, enferment les villes et les villages et empêchent tout contact entre les palestiniens.
Comment envisager la création d'un Etat palestinien viable sur un territoire encore réduit et aujourd'hui morcelé ?
Nous avons été choqués de constater l'instauration d'un apartheid par l'enfermement des palestiniens, par la création de routes réservées aux israéliens et de « routes palestiniennes » grâce à un système de ponts et de tunnels.
Nous avons été choqués de constater l'humiliation quotidienne faite aux palestiniens, particulièrement aux check-points, la dégradation des conditions de vie, notamment sanitaires et sociales dans les camps de réfugiés.
Nous avons été choqués de la progression fulgurante des colonies israéliennes illégales en territoire palestinien, de la politique d'aménagement et d'élargissement du territoire pour imposer une présence israélienne en territoire palestinien.
En résumé, nous avons été choqués de constater l'application sur le terrain d'une stratégie de faits accomplis, minutieusement élaborée et programmée de longue date, rendant impossible la création d'un Etat palestinien viable.
Nous avons été impressionnés par le courage et la dignité des Palestiniens qui en réponse aux humiliations et à la violence invoquent le droit international (à l'exemple de ce comité populaire du village de Bil'In soutenu par des pacifistes israéliens, mobilisé contre le tracé du mur séparant le village en deux),qui maintiennent le dialogue et prouvent ainsi qu'ils sont un partenaire fiable pour les négociations.
Le sort réservé à la Palestine et à tous les habitants de ce territoire est inadmissible et indigne. L'Europe doit peser de tout son poids pour en finir avec cette injustice. Nous, élus et citoyens français, clamerons haut et fort la vérité et continuerons à témoigner pour empêcher la mort annoncée d'un peuple et d'un Etat.
Le voyage et les témoignages en direct permettent de prendre la mesure du désastre humain et des enjeux mondiaux qui se jouent sur place. Chacun doit se sentir concerné, en premier lieu par solidarité avec un peuple qui réclame légitimement sa liberté, mais aussi par communauté d'intérêts car les prochaines décisions appliquées à cette région auront des répercussions jusqu'en Europe.
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Bonsoir Killcow
Il semble que Sarkozy devient de plus en plus médiatiquement intouchable…j’ai lu quelque part (sur bakchich.com je crois) que mêmes les journalistes de Canal+ ont désormais des « consignes » pour ne pas toucher au président ! Après ces révélations, Jean Quatremer a encaissé pas mal d’insultes et de menaces sur son blog et les collègues du journaliste quant à eux, préfèrent nuancer, genre : « En l’occurrence, Jean n’est pas l’homme qui a vu (ou entendu) l’ours, mais l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu ou cru voir, entendu ou cru entendre, l’ours… »... Or comme tu dis il faut juste revenir à son dernier discours de Dakar. C’est une « pièce à conviction » pour l’histoire !