Les chômeurs actuels sont les petits enfants des petits paysans
délocalisés dans les villes il y a une cinquantaine d’années au profit de l’industrie
(envoyé par un Lecteur agriculteur)
Sommaire :
On achève bien les agriculteurs
par eva R-sistons
Les agriculteurs français priés de rembourser
les aides reçues il y a plus de dix ans
Réforme de la PAC : réduction des subventions
pour les grandes exploitations agricoles
La sécurité alimentaire doit prévaloir sur la spéculation
Alimentation : La nouvelle guerre mondiale ?
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http://www.photo-alsace.com/photo-de-kirrwiller-2-1.htm
On achève bien les agriculteurs...
par eva R-sistons
Scandale ! Scandale à relayer...
Publication improvisée à chaud lorsque j'ai reçu cette information : Les agriculteurs français sont priés de rembourser des aides reçues il y a plus de dix ans ! Si l'on voulait achever de détruire notre agriculture, on ne s'y prendrait pas autrement ! C'est tout simplement abominable, car ils sont déjà asphyxiés par la sécheresse, les coûts, les contraintes notamment imposées par Bruxelles, les directives européennes, la concurrence impitoyable, et comme pour nos PME face aux multinationales, seules sont aidées les plus grosses entreprises ! Dans ce monde dessiné par le Nouvel Ordre Mondial (qui broie tout ce qui est petit, modeste, local, naturel), la petite paysannerie traditionnelle, celle qui est le plus beau fleuron de la France, sa sève, à la fois en tant que nourricière, et que garant du savoir-faire français et de la pérennité de nos paysages ruraux qui font l'admiration du monde entier et le bonheur de nos villages, la petite paysannerie est-elle donc condamnée au profit des multinationales agro-alimentaires nous obligeant à subir l'alimentation industrielle, sans saveur et bourrée de produits chimiques ? En un mot, va-t-on tuer la France profonde, en asphyxiant nos agriculteurs, nos éleveurs, et nos villages, peu à peu privés de leurs paysans, de leurs services de base, de leurs petits commerces et même de leurs écoles ? Cela, moi, je ne peux l'accepter ! Je prépare un "Retour à la terre ou mourir", et un post qui proposera des solutions (auxquelles je réfléchis depuis un moment) pour revitaliser nos petits villages...
http://s2.e-monsite.com/2009/12/29/09/resize_550_550//ferme-normande1.jpg
Je suis née à la limite de la Picardie et de la Normandie, en pleine terre et ma mère, au moment du débarquement, en 44, trayait elle-même les vaches, nourrissait les poules... Alors, elle m'a légué un amour irlandais de la terre, la passion du terroir, le désir de tout faire pour préserver coûte que coûte l'âme de la France. C'est une priorité pour moi, et cela doit devenir, à l'heure du Nouvel Ordre Mondial, la priorité pour tous ! En fait, il s'agit d'une question de survie de nos traditions, de notre paysannerie, de notre ruralité, de modes de vie éprouvés dans le temps, de notre autonomie alimentaire, même, le cas échéant - ensuite de défense de la spécificité de notre pays. Sarkozy, valet du Nouvel Ordre Mondial, travaille à la liquidation des valeurs de la France. Stop, ça suffit !
J'ajoute que mon tableau préféré, chez moi, représente le poulailler familial, sur pilotis, avec dans l'herbe des poules en liberté, heureuses de vivre : Tout un mode de vie en disparition !
A chaud, donc, je voudrais dire certaines choses : Mon impression est que tout est fait pour anéantir les traditions des pays, leur autonomie, leur souveraineté alimentaire. La petite paysannerie gêne, la production locale dérange : On nous IMPOSE l'alimentation industrielle, sans saveur et malsaine, on nous oriente vers le Grand commerce, la Grande distribution qui, d'ailleurs, ruine les producteurs par leurs marges. C'est intolérable ! J'incite à produire localement, à acheter localement, à choisir le direct - du producteur au consommateur - et le commerce de proximité. C'est une forme concrète de résistance aux valeurs du Nouvel Ordre Mondial !
http://www.google.fr/imgres?imgurl= (Nouvel ordre Mondial)
Ensuite, je suis touchée au plus profond de moi-même non seulement par la désertification programmée de nos campagnes, mais aussi par la grande souffrance de nos agriculteurs, leur isolement, leur détresse, leur désespoir, que je partage par le coeur, intimement. Un paysan en moins, un éleveur qui tombe, un agriculteur qui reste seul parce qu'il ne trouve pas de compagne, un homme de la terre qui se suicide, eh bien c'est intolérable, c'est un peu du meilleur de nous-mêmes qui disparaît, qui meurt !
Je voudrais aussi m'interroger sur les plans machiavéliques du Nouvel Ordre Mondial, qui broie impitoyablement tout ce qu'il y a d'humain ! Et par exemple, est-ce insensé de penser que les hécatombes de vaches (folles), de porcs, de poules etc auraient été planifiées pour éliminer notre cheptel, nos animaux, notre production locale, afin d'y susbtituer peu à peu les critères du Nouvel Ordre Mondial ? Je m'interroge aussi sur les bactéries :
Et si la bactérie Escherichia coli provenait du labo P4 de Hambourg ?
Commentaire d'un Lecteur avisé :
Et si cette bactérie tueuse avait été introduite volontairement pour faire chuter les cours, et liquider ainsi les petits producteurs afin de favoriser l’industrie agro-alimentaire ?
http://motsetmauxdemiche.blog50.com/images/medium_les_laboureurs.jpg
Bref, beaucoup de questions sans réponse. En tous cas, aujourd'hui, dénonçons avec force la mesure scélérate que l'on veut imposer à nos agriculteurs, déjà asphyxiés ! Et pourtant, travaillant souvent 365 jours par an, se dépensant sans compter, même sans vacances, pour survivre et tenter de préserver ce qui fait l'identité la plus réussie de la France !
Ces hommes et ces femmes de la terre sont les premières victimes des technocrates aveugles, sans scrupules, de Bruxelles et plus généralement du Nouvel Ordre Mondial. En prendre conscience, c'est déjà préparer des lendemains différents, porteurs de vie et d'espoir...
Eva R-sistons
http://r-sistons.over-blog.com
TAGS : Paysans, agriculteurs, éleveurs, ruralité, désertification, Nouvel Ordre Mondial, agro-alimentaire, alimentation industrielle, chimie, Bruxelles, Europe, Sarkozy, France, Picardie, Normandie, concurrence...
http://www.musee-de-normandie.caen.fr/collections/permanente/paysages/ferme.jpg
Les agriculteurs français priés de rembourser des aides reçues il y a plus de dix ans
Les producteurs français de fruits et légumes commencent à recevoir des demandes de remboursement d'aides publiques reçues jusqu'en 2002 et déclarées illégales par Bruxelles. Les tout premiers dossiers, onze demandes de remboursement, sont effectivement partis, a indiqué le ministère de l'agriculture, confirmant une information de la Coordination rurale (CR).
Le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, "avait promis en 2009 qu'il ferait tout pour réduire la facture", qui est aujourd'hui "considérablement réduite, de moitié", a-t-on indiqué. "On est toujours en discussions avec la Commission pour de nouvelles réductions, c'est pour cela qu'on ne donne pas de chiffre", a ajouté le ministère.
"PLUS DE 600 MILLIONS D'EUROS" DE DETTE
Le syndicat agricole Coordination rurale affirme de son côté dans un communiqué que, "initialement de 338 millions d’euros, la dette est aujourd’hui de plus de 600 millions d’euros","les intérêts se sont accumulés et atteignent aujourd’hui quasiment le double du capital initial". déplorant que "L’Etat est responsable de ce remboursement, car la seule erreur dans ces aides relève de sa faute: il avait omis de notifier les aides à Bruxelles selon la procédure", affirme le syndicat agricole, qui appelle l'Etat à "prendre ses responsabilités".
En août 2009, Bruno Le Maire, fraîchement nommé, avait annoncé que les producteurs de fruits et légumes devraient rembourser les aides publiques qui leur avaient été versées entre 1992 et 2002, suscitant une levée de boucliers chez les agriculteurs, alors confrontés à une importante baisse des prix et donc de leurs revenus. A la suite de négociations, les demandes de remboursement portent finalement sur la période 1998-2002, a confirmé le ministère lundi.
(..) La Coordination rurale estime de son côté que "les producteurs ne pourront pas rembourser".
Les aides publiques, reconduites par les gouvernements français successifs, devaient soutenir les producteurs face à la concurrence de pays comme l'Espagne.
Article entier ici :
http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/06/06/les-agriculteurs-francais-pries-de-rembourser-des-aides-recues-il-y-a-plus-de-dix-ans_1532700_3244.html
http://www.ferguson-en-perigord.com/pages/regions/perigord/nailhac/photos/laboureurs07.jpg
Réforme de la PAC : la Commission veut réduire les subventions des grandes exploitations agricoles
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La Commission a présenté une série de recommandations pour la réforme destinée à moderniser la Politique agricole commune (PAC) européenne. Elle propose, entre autres, un régime de subventions plus strict et un changement radical du financement provenant des paiements directs pour privilégier l’aide au développement rural.
Attendus depuis longtemps, les plans de la Commission pour la réforme de la PAC, également connus comme le « bilan de santé », ont été présentés à Bruxelles le 20 novembre par Mariann Fischer Boel, commissaire européenne à l’Agriculture et au développement rural.
Les propositions ne sont pas de nature législative, mais préparent le terrain aux débats et aux délibérations en prévision de propositions législatives formelles, prévues pour le printemps 2008.
Plus de découplage, moins d’argent
Doublé d’un projet de rationalisation et de modernisation de la PAC, le bilan de santé s’ajoute au cycle de réforme de 2003 en proposant un élargissement des conditions de découplage à presque tous les secteurs agricoles.
D’après les plans, les agriculteurs possédant de grandes propriétés agricoles et recevant des subventions importants verront leurs subventions significativement réduites :
- 10 % de réduction pour les subventions supérieures à 100 000 euros ;
- 25 % de réduction pour les subventions supérieures à 200 000 euros ;
- 45 % de réduction pour les subventions supérieures à 300 000 euros.
Les propriétaires terriens en Allemagne, au Royaume-Uni et en République tchèque seront particulièrement touchés par ces plans. Le secteur agricole important en France sera également significativement affecté, mais le président français Nicolas Sarkozy a récemment annoncé son engagement à réformer ce secteur (EurActiv 12/09/07).
Plus de « pseudo » agriculteurs
Sous le système actuel, les agriculteurs et propriétaires terriens engagés dans les activités agricoles qui possèdent plus de 0,3 hectares sont éligibles aux subventions de la PAC. La Commission veut augmenter le seuil, potentiellement à plus d’un hectare, pour réduire le risque de fraude par de pseudo agriculteurs.
Comme l’a déclaré Mme Fischer Boel aux journalistes le 20 novembre à Bruxelles, une personne ayant une chèvre dans son jardin n’est pour autant un vrai agriculteur.
Jachères et fonds pour l’environnement
Une modulation plus importante figure également dans les plans. D’ici 2015, la Commission veut en effet passer progressivement du niveau actuel de 5 % à 13 % d’aides directes pour le Fond pour le développement rural.
Les plans de gestion des eaux et d’autres mesures relatives au changement climatique devraient également être ajoutés aux exigences de conditionnalité comme éléments du bilan de santé, qui demande la fin des jachères, c’est-à-dire des champs que les agriculteurs ne doivent pas cultiver pour protéger les environnements naturels et les espèces.
Actuellement, 10 % des terres agricoles de l’UE doivent être laissées en jachère. La Commission veut abolir totalement les jachères pour une période d’un an, pour laisser les agriculteurs cultiver plus de céréales afin de répondre à la demande croissante et à l’augmentation des prix des produits alimentaires. Mais l’exécutif européen reste vague sur les alternatives de sauvegarde de l’environnement à la jachère et cherche actuellement une contribution pour les discussions à venir.
Selon le porte-parole pour l’agriculture de la Commission, Michael Mann, une possibilité serait d’utiliser les fonds croissants résultant de la modulation des subventions directes pour des objectifs environnementaux. Une autre possibilité serait un régime volontaire dans lequel les agriculteurs protégeraient leurs terres situées à proximité des plans d’eau, a déclaré M. Mann à EurActiv.
Négociations budgétaires
D’après la Commission, le budget de la PAC pour l’après 2012 sera discuté en 2008-2009, mais le bilan de santé ne décidera en aucune façon de l’issue des négociations budgétaires.
La Commission espère que les réformes du bilan de santé, qui seront applicables pour la période 2009-2012 et ouvriront la voie à d’autres réformes pour la période post-2012, seront adoptées par le Conseil des ministres de l’Agriculture dans le cadre de la présidence française de l’UE avant la fin 2008.
Réactions:
La plupart des eurodéputés de la commission Agriculture du Parlement a largement salué les plans mais a mis en garde contre les réductions du budget.
L’eurodéputé Lutz Goepel, porte-parole pour l’agriculture du groupe PPE-DE, recommande une modulation progressive, c'est-à-dire une réduction des paiements directs de 1 % de 10 000 euros à un maximum de 4 % pour les paiements à partir de 300 000 euros.
Lors d’une déclaration du 20 novembre, il a également demandé des systèmes supplémentaires de prévention des risques, qui seraient co-financés au niveau national afin de s’adapter aux fluctuations croissantes sur le marché mondial et à la hausse des prix des matières premières.
L’eurodéputé socialiste Luis Manuel Capoulas Santos a déclaré que son groupe était en faveur d’une agriculture européenne plus propre et plus concurrentielle, une agriculture ouverte sur le monde tout en étant réglementée, et avec de forte règles en matière sociale, environnementale et de sécurité alimentaire, une agriculture solidaire des pays en développement et en mesure de relever le défi des biocarburants.
D’après Neil Parish, eurodéputé conservateur au Parlement, les efforts accomplis pour lutter contre l’excès de réglementation ne sont pas suffisants. Il demande que davantage de fonds soient déplacés des paiements directs en faveur du développement rural et environnemental.
Dans un communiqué de presse, COPA-COGECA, le plus grand groupe de lobbying agricole de Bruxelles, a salué l’intention de la Commission de simplifier la bureaucratie liée à la PAC mais s’est dit très préoccupé concernant les réductions supplémentaires des paiements directs des agriculteurs. L’organisation recommande également la mise en place d’une période de stabilité au lieu de réformer davantage la PAC afin d’ajuster la volatilité croissante sur les marchés alimentaires mondiaux.
Le NFU, le syndicat national des agriculteurs d’Angleterre et du Pays de Galles, estime que la suggestion consistant à réduire le régime de paiements unique, bien qu’attrayante, est une mauvaise idée.
Lors d’une déclaration, le syndicat a affirmé que cela introduirait davantage de complexité que de simplicité, en particulier dans la mesure où les agriculteurs devraient adapter leurs activités afin d’en éviter les répercussions.
Le 20 novembre, le Bureau européen de l’environnement (BEE) a affirmé que la Commission maintenait le statu quo et critiqué son refus de miser sur une proposition de réforme plus ambitieuse incluant une évaluation de l’efficacité du système de conditionnalité afin de protéger l’environnement, plutôt que de se concentrer sur la simplification de ce système.
D’après Bird Life International, les propositions de la Commission visant à abolir la jachère obligatoire nuiront gravement à la faune et la flore ainsi qu’à la qualité de l’eau au moment même où le changement climatique accroît la pression sur les écosystèmes déjà affaiblis.
http://www.euractiv.com/fr/pac/rforme-pac-commission-veut-rduire-subventions-grandes-exploitations-agricoles/article-168580
(transmis par un Lecteur agriculteur)
Note d'eva R-sistons :
J'ajoute que j'ai des amis Lecteurs et Lectrices agriculteurs et agricultrices, et ils sont angoissés à l'idée de ce qui se prépare. Ce sera le coup de massue final, qui les anéantira définitivement, si rien n'est fait ! En 2012, la plupart d'entre eux sont appelés à disparaître. Réalise-ton l'enjeu, pour eux - et pour nous avec la perte de leur nécessaire présence !
http://www.unctad.org/sections/home/img/hl0105_fr.jpg
La sécurité alimentaire doit prévaloir sur la spéculation
L’Europe est, actuellement, la cible d’une attaque bactériologique d’origine indéterminée. La police allemande a, dans un premier temps, accusé le concombre espagnol et tous les concombres se sont cru visés, alors qu’ils n’y étaient pour rien. Les conséquences économiques de cette erreur de diagnostic sont importantes et ce sont les producteurs qui paient la note. On imagine sans mal ce qu’elles seraient si une épidémie de grande ampleur survenait. Voir La sécurité alimentaire (EUFIC).
« Alors que des scientifiques cherchent toujours l’origine de l’Escherichia coli, la bactérie qui a déclenché une épidémie meurtrière en Allemagne, l’inquiétude grandit en Europe et au-delà. Pour éviter ce genre de risques sanitaires, certains veulent renforcer la sécurité alimentaire » (…). Faut-il renforcer la sécurité alimentaire ? (Rédaction de RMC.info, 3 juin).
Une partie de la France est sous la menace d’une sécheresse à nulle autre pareille depuis 50 ans, pas même celle de 1976, qui fut pourtant exceptionnelle. C’est le cas aussi de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne.
«La solidarité doit jouer à plein en faveur des agriculteurs», a plaidé ce lundi matin sur France info le ministre de l'agriculture Bruno le Maire. Pour venir en aide aux exploitants confrontés à une sécheresse exceptionnelle, le ministre a appelé tous les acteurs de la filière agricole à se mobiliser, tout en écartant une nouvelle fois l'hypothèse d'un impôt sécheresse. «Il est encore trop tôt et je ne pense pas que ce soit la bonne solution» (voir la suite : Le Figaro, 30 mai).
Stéphane Le Foll et Marc Tarabella, membres de la commission agricole du Parlement européen, demandent à la Commission européenne d’adopter un plan d’urgence en faveur des agriculteurs victimes de la sécheresse. Voir Les conséquences de la sécheresse inquiètent les eurodéputés (Euranet.eu, 3 juin). Voir aussi Sécheresse : 2011 "plus terrible encore" que 1976 (JDD, 2 juin).
L'Institut national de la recherche agronomique (INRA) se dit «préoccupé» par la sécheresse qui touche la France et une partie de l’Europe. Mais il veut s'en servir pour anticiper de futurs épisodes, et dessiner les contours de l'agriculture de demain... Lire cet article : Un épisode de sécheresse typique de ce qui nous attend dans les années à venir (20minutes.fr, 3 juin). L’Inra explique «regarder les choses au-delà de cette année» et «pose la question de l’adaptation de l’agriculture au changement climatique.» Jean-François Soussana explique effectivement que «cet épisode de sécheresse correspond à la moyenne à attendre dans les années à venir.» Dans ce contexte la «capacité de récupération des systèmes agricoles et forestiers» inquiète les scientifiques. «Nous avons déjà testé la résilience des prairies, qui est forte, mais nous observons des changements de biodiversité, avec notamment des envahissements d’espèces.» «Nous entrons dans une phase de désartificialisation de l’agriculture, estime Nadine Brisson, puisque nous serons contraints d’apporter moins d’eau, moins de pesticides, moins d’engrais, donc il faut raisonner sans ces apports.» Plusieurs solutions pourraient permettre de faire face aux changements qui se dessinent. D’abord anticiper les phénomènes de sécheresse, grâce notamment à des programmes d’observation des nappes d’eau par satellite. Améliorer l’organisation des cultures, en «intercalant des cultures d’hiver et d’été». Utiliser des espèces résistantes à la sécheresse: les progrès sur la génétique naturelle permettent déjà de gagner de 1 à 2% de rendement par an, quant aux OGM, contestés, l’Inra dit qu’il existe «quelques projets dans les tuyaux, mais rien de miraculeux.» Enfin changer la nature des cultures: privilégier celles les moins consommatrices d’eau, et changer les aires de culture, en les déplaçant vers le Nord.
Ségolène Royal s’est exprimée le 31 mai sur ce problème qui touche gravement la Région Poitou-Charentes qu’elle préside. Lire
Agir contre la Sécheresse.
Jacques Cheminade a fait de nombreuses remarques et propositions pertinentes, en premier lieu des mesures d’urgence et aussi une refondation de la PAC (déclaration, 1er juin). Voir Sécheresse : Coupons l'herbe sous les pieds des spéculateurs Tremblements de terre au Japon, ouragans aux Etats-Unis, inondations au Canada et sécheresse exceptionnelle en Chine, au Texas et en Europe, notre planète est secouée par des phénomènes dont la violence augmente partout. En France, la sécheresse qui sévit est déjà bien pire que celles de 1949 et 1976. Elle s’ajoute aux conséquences désastreuses d’une politique agricole qui, en pénalisant les producteurs depuis plusieurs années, les a empêchés de faire des réserves financières, de fourrage et de semences.
Lucien Bourgeois, économiste, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica, a publié le 30 mai sur le site de cette Fondation, présidée par Jean-Pierre Chevènement, un texte qui pose bien le problème du choix à faire entre produire pour nourrir la population et produire à d’autres fins, dont certaines sont injustifiables, le carburant éthanol, à base de maïs ou de blé, par exemple, que les USA développent de manière inconsidérée.
Manger ou conduire, il va falloir choisir Nous assistons depuis juillet 2010 à une nouvelle crise sur les marchés des produits agricoles. Les prix des céréales ont pratiquement doublé par rapport à la même période de l’année dernière. L’indice des prix des produits alimentaires a battu son record historique en mars dernier. A peine trois ans après la crise de 2007-2008, on assiste donc à une nouvelle crise. La précédente avait entraîné de nombreuses émeutes et fait progresser de 150 millions de personnes la population en état de sous-nutrition dans le monde. Celle-ci vient d’accroître le mécontentement en Tunisie, en Egypte et dans de nombreux pays trop dépendants du marché mondial pour leur approvisionnement alimentaire.
Quelle est la raison de ces crises agricoles récurrentes ? Il y a d’abord comme pour le pétrole une trop longue période de prix anormalement bas. Depuis le début des années 80, l’Union Européenne a réussi à devenir autosuffisante en céréales alors qu’elle ne disposait que de trois fois moins de terres arables que les Etats-Unis. C’était pourtant la preuve pour l’ensemble du monde qu’une bonne politique agricole permettait de nourrir une population nombreuse avec peu de terres disponibles. Au lieu de tirer parti de cet exemple, l’Europe et les Etats-Unis se sont livrés à une guerre absurde pour la conquête de nouveaux marchés en utilisant d’abord des subventions à l’exportation puis des aides directes au revenu des producteurs. Résultat, les prix ont baissé durablement créant le sentiment d’une abondance globale. « Le Brésil peut nourrir le monde ! », disait-on. Pourquoi s’inquiéter ? La Banque Mondiale pouvait diminuer ses aides aux investissements dans le secteur agricole. Les pays riches pouvaient diminuer leurs stocks et utiliser les aides aux agriculteurs pour d’autres objectifs que l’alimentation.
La production mondiale ne s’est pas effondrée pour autant en particulier parce que les pays d’Asie n’ont jamais cédé aux sirènes du libéralisme ambiant et se sont toujours préoccupés de leur sécurité alimentaire. Contrairement à la situation antérieure, depuis le début des années 80, l'augmentation de la production n’a pas dépassé la progression de la population. La crise a éclaté en 2007-2008. On en a attribué la cause à la faible récolte observée en Australie. La faiblesse des stocks a grandement facilité la tâche des spéculateurs. Mais comme les récoltes ont brusquement augmenté les deux années suivantes, les prix se sont à nouveau effondrés en juillet 2009.
Dans ces conditions comment expliquer la nouvelle hausse de cette année ? La récolte est certes un peu plus faible que les deux années précédentes mais de si peu ! La baisse n’est que de 3,5 %. Pour comprendre la situation actuelle, il faut observer un élément nouveau qui n’est pas très visible dans les statistiques habituelles, la transformation d’une part croissante de la récolte en énergie.
L’exemple le plus flagrant concerne la production d’éthanol aux États-Unis. Ce pays a radicalement changé de politique depuis le 11 septembre 2001. Auparavant, l’éthanol concernait moins de 5 % de la production de maïs. En 2003, la proportion dépassait 10 %, en 2007, 20 % et désormais le chiffre de 40 % est dépassé. Au total, le Centre International des céréales estime que les usages industriels des céréales portent sur 293 millions de tonnes soit très exactement 16,7 % de la production mondiale !
Résumons-nous. Le monde peut se nourrir. L’Europe de l’après-guerre, la Chine et l’Inde maintenant en sont la preuve. Encore faut-il ne pas faire n’importe quoi.
Le maintien durable de prix bas, la suppression des stocks et la transformation subventionnée d’une partie croissante de la production en énergie risquent de créer des crises graves. La situation actuelle est exemplaire. Le prix des céréales a doublé malgré une récolte record ! Qu’en serait-il demain si la sécheresse actuelle se traduisait par une forte baisse de production ?
Manger ou conduire, il va falloir choisir. Sinon la responsabilité de l’aggravation de la crise alimentaire de la planète en incombera une fois de plus aux pays les plus riches !
Olivier de Schutter, rapporteur spécial à l’ONU pour le droit à l’alimentation, a proposé le 28 janvier 2011 huit priorités pour éviter de nouvelles crises alimentaires. Voir Causes des crises alimentaires : de Schutter (ONU) avance 8 priorités- 2 février 2011.
- Soutenir la capacité de tous les pays à se nourrir eux-mêmes.
- Appuyer la constitution de réserves.
- S'attaquer à la spéculation des acteurs financiers.
- Soutenir la création de filets de sécurité sociale.
- Encourager les agriculteurs à s’organiser.
- Protéger l'accès à la terre.
- Soutenir la transition vers une agriculture durable.
- Protéger le droit à l'alimentation.
La faim est avant tout une question politique, et non technique. Bien sûr, nous avons besoin des marchés pour nous nourrir. Mais nous avons surtout besoin d'une vision pour l'avenir, qui aille au-delà des solutions à court terme. Les pompiers seront toujours nécessaires. Mais ce dont nous avons le plus besoin aujourd’hui, c’est d’architectes désireux de construire quelque chose de vraiment différent.
Marcel Mazoyer, économiste et agronome, professeur émérite à l’INA Paris-Grignon, se bat pour le retour des politiques agricoles afin de garantir aux paysans la possibilité de vivre de leur métier :
Marcel Mazoyer : le prix des produits agricoles, vital pour les paysans - 11 août 2010.
(…) Il faut revenir à des politiques de protection de toutes les agricultures et ne pas laisser l’agrobusiness écrabouiller les paysans du sud. Si on continue dans la même politique de libre-échange, passée cette vague d’investissements massifs par les capitaux financiers internationaux et par l’agrobusiness, les stocks vont se reconstituer très vite. On va repartir alors dans une longue période de baisse des prix qui va encore ruiner les paysans aux quatre coins du monde et qui va encore fabriquer plus de chômeurs à l’échelle planétaire.
Si on veut que le système global soit gérable dans les 25 prochaines années, il faut remettre en place partout des politiques agricoles qui garantissent à tous les paysans la possibilité de rester paysan, de vivre et manger à leur faim et même de gagner un peu d’argent pour investir et accroître leur production. Car il ne faut pas oublier qu’il faudra nourrir neuf à dix milliards de personnes dans cinquante ans. Ce n’est pas l’agrobusiness qui va nourrir les pauvres ; les seuls qui peuvent nourrir les pauvres, ce sont les pauvres eux-mêmes, c’est-à-dire les paysans. Pour cela, il faut établir partout des protections tarifaires, pour que les paysans soient payés à un prix de production. L’aide alimentaire ne peut régler le problème de pauvreté et de la faim.
Ce qui détermine le seuil minimal viable, c’est le prix auquel on paie les paysans. Les revenus agricoles doivent être équivalents aux revenus urbains, pour éviter l’exode vers les bidonvilles. On ne peut pas réussir une politique de plein emploi si l’on n’a pas des prix agricoles qui permettent aux agriculteurs de vivre correctement.
Voici des articles parus sur le blog du MRC 53, que je perçois comme étant fondamentaux, notamment le premier, à la fois le plus court (une page) et le plus ancien. Il a été écrit par un haut fonctionnaire, aujourd’hui retraité, qui a eu des responsabilités importantes auprès de ministres entre 1981 et 1986. Son texte reste d’actualité, cinq ans après.
http://mrc53.over-blog.com/article-agriculture-et-alimentation-un-lien-a-proteger-sante-secheresse-prix-75815287.html
Vers un programme du MRC pour l'agriculture - Contribution reçue- 31 juillet 2006
Michel Sorin (MRC) : six défis à relever par la future PAC réorientée- 12 juillet 2008
Michel Sorin (MRC) : une nouvelle politique agricole et alimentaire- 12 juillet 2008
AG de la Confédération Paysanne 53 : l'exposé de Lucien Bourgeois - 13 avril 2009
Michel Sorin (MRC) : de nouvelles orientations pour l'Europe agricole- 10 octobre 2009
Edgard Pisani et le combat pour une nouvelle politique alimentaire- 21 novembre 2009
Revenu agricole 2010 : les céréaliers heureux, les animaliers moins- 17 décembre 2010
Déréglementation : crise alimentaire, bulle céréalière, éleveurs en péril - 20 février 2011
Université rurale du pays de Craon : conférence de Valentin Beauval- 25 avril 2011
http://www.ikiru.ch/tonio/wp-content/uploads/2008/01/biocarburant-chapatte.png
Alimentation : la nouvelle guerre mondiale?
Selon l’ONG internationale Oxfam, face à l’augmentation de la démographie mondiale et aux changements climatiques, le prix des aliments de base risquent de doubler autour de 2030. Pour les experts, une nouvelle guerre mondiale est à redouter : la guerre pour les ressources.
Le blé sera l’un des aliments les plus touchés avec une hausse de 120 à 180%. « Il est temps que les dirigeants politiques agissent » avertit Oxfam.
L’ONG appelle les décideurs de réguler d’avantage les marchés alimentaires et de créer une organisation internationale pour lutter contre les changements climatiques.
« A mon avis toutes les données à notre disposition sont éloquentes : nous sommes à court de ressources. En commençant déjà par le pétrole. Toutes les autres ressources vont nous manquer dans un avenir très proche. Quand je dis nous, je parle de presque toute la communauté internationale, nous ne sommes absolument prêts à ce genre de tournant. Notre civilisation repose sur la consommation des ressources non renouvelables. Lorsqu’il n’y en aura plus, on devra faire face à la panique et au drame. La plus grande tentation qu’il y aura alors, ce sera de recourir à la force pour s’emparer des ressources là où il y en restera. Bref, il y aura une guerre », soutient le publiciste italien, Giulietto Chiesa.
Oxfam propose au G20, qui réunit les grands pays développés et en voie de développement, de réformer le système alimentaire mondial. Les experts considèrent qu’il faut moins subventionner l’agriculture dans les pays développés qui est fortement industrialisée et aider d’avantage les petits agriculteurs des pays émergents. Oxfam propose également d’encadrer d’avantage les opérations spéculatives avec les produits alimentaires de la bourse.
A la veille de la conférence internationale sur le climat qui devrait avoir lieu en décembre prochain en Afrique du Sud, Oxfam avance l’idée d’une organisation internationale de lutte contre les changements climatiques. L’autre mesure proposée est d’instaurer de nouvelles règles de régulation sur les marchés alimentaires du monde. Oxfam insiste tout particulièrement sur la nécessité d’augmenter les stocks de nourriture, d’investir dans les petites et moyennes productions agricoles, d’arrêter de cultiver les espèces végétales destinées à la production du biocarburant et de rendre plus transparents les marchés alimentaires.
http://www.alterinfo.net/Alimentation-la-nouvelle-guerre-mondiale_a59609.html
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http://www.quapa.com/images/securite_alimentaire_pw.jpg
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Lire aussi :
http://ecx.images-amazon.com/images/I/51SZD6B9TBL._SL500_AA300_.jpg
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Saint-Etienne, mercredi 1er juin 2011
COMMUNIQUE DE PRESSE
Confédération paysanne
Procès de la liberté syndicale :
une manifestation réprimée dans la violence
A l’occasion du procès intenté par Lactalis à la Confédération paysanne de la Loire et à Philippe Marquet, son Secrétaire général au moment des faits en 2009, pour faits de syndicalisme, un millier de syndicalistes et de citoyens manifestent aujourd’hui à Saint-Etienne. Ils sont également soutenus par une centaine de paysans qui ont manifesté devant le siège de Lactalis à Laval.
Alors qu’elle était autorisée par la Préfecture, cette manifestation a été violemment réprimée par les Forces de l’Ordre. A la violence financière de Lactalis, s’est donc ajoutée la violence physique de l’Etat.
A l’audience, la plaidoirie a mis en avant le décalage vertigineux entre les 10 milliards de chiffre d’affaires de Lactalis, les 10% de marge que le groupe laitier réalise et les 14 000 euros de dommages et intérêts demandés à Philippe Marquet pour réprimer toutes velléités de contestation syndicale.
Au moment où la sécheresse touche durement les éleveurs,
où les prix des matières premières atteignent des sommets
où de nombreux paysans disparaissent chaque mois,
les paysans attendent autre-chose de l’Etat
que la répression d’une manifestation pour la liberté syndicale.
Contacts :
Philippe Collin, Porte-parole : 06 76 41 07 18
Philippe Marquet : 06 19 39 36 44
Laurent Pinatel : 06 80 58 97 22
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article1600