Terrorisme bidon et guerre contre nos esprits
http://www.youtube.com/watch?v=VswdzWA6T-s&feature=player_embedded
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Mahmoud Abbas marionnette US et traître : Il soutient Moubarak !
Mahmoud Abbas soutient Moubarak.
IRIB - Le président de l’Autorité autonome Palestinienne, a souhaité, dimanche soir, voir la stabilité et la paix rétablies, en Egypte. Selon l'agence WAFA, Mahmoud Abbas, lors d’une rencontre avec les commandants des services de sécurité de l’Autorité autonome palestinienne, à Ramallah, a évoqué le rôle important de l’Egypte, dans le règlement des questions palestiniennes et d'autres questions arabes, souhaitant, par la même occasion, voir l'Egypte retrouver la paix.
Selon Xinhua, câblant depuis Ramallah, Mahmoud Abbas a déclaré, au téléphone, à Hosni Moubarak, que l’Autorité autonome restera toujours aux côtés de l’Egypte, et qu’elle ne ménagera aucun effort pour y voir ramener la paix et la sécurité.
http://anti-fr2-cdsl-air-etc.over-blog.com/ext/http://french.irib.ir/info/moyen-orient/item/108375-l%E2%80%99exp%C3%A9dition-de-2-navires-de-guerre-am%C3%A9ricains-vers-les-c%C3%B4tes-%C3%A9gyptiennes
Abbas soutient celui qui ferme les frontières ! Au risque d'asphyxier les Palestiniens ! Voiilà le vrai visage de cet homme... A la tête des Etats, il y a souvent des traîtres à leurs peuples ! Même en Europe, nous sommes bien placés pour le savoir ! eva
http://sos-crise.over-blog.com/article-mahmoud-abbas-marionnette-us-et-traitre-il-soutient-moubarak-66159930.html
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La vérité ? 2 navires de guerre américains vers les côtes égyptiennes
IRIB- La Maison Blanche a expédié 2 navires de guerre avec 1.000 marins, à leur bord, vers le sud de la mer Rouge (côtes égyptiennes), sous prétexte de porter secours aux diplomates américains, en Egypte.
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Autre chose :
Source : www.humanite.fr
vendredi 21 janvier 2011, par Comité Valmy
Non, le coût du travail n’est pas trop élevé, c’est la rapacité de l’oligarchie qu’il faut attaquer ! Ex-directeur des affaires sociales de la fédération patronale des assurances, Éric Verhaeghe claque la porte du Medef. Il dénonce une doctrine économique qui met en péril la société et la démocratie.
Vous venez de quitter avec fracas le Medef que vous représentiez dans de nombreux organismes paritaires comme, par exemple, l’Apec, la Cnav ou encore l’Unedic. Dans le même élan, vous publiez un livre dans lequel vous remettez en cause, un à un, tous les dogmes économiques du patronat. Quel a été le déclic ?
Éric Verhaeghe. J’ai voulu exercer un droit d’inventaire sur la pensée économique dominante depuis quarante ans. Né à la fin des années 1960, je suis d’une génération qui n’a jamais connu que la crise, une génération qui a vécu dans la nostalgie des Trente Glorieuses. Avec l’implosion du modèle soviétique, quand l’économie de marché est restée comme seul système global, il y a eu un pari : plus on développera ce système, plus vite on arrivera à l’essence du marché en concurrence libre et parfaite, plus vite on sera prospères et on renouera facilement avec la croissance des Trente Glorieuses. Pendant la décennie 1980, on a fait de la privatisation à tout-va ; pendant la décennie 1990, on a abaissé le coût du travail – on a quand même dépensé 1,5 point de PIB en allégements de charges… Le résultat est terrible. En réalité, au bout de quarante ans, non seulement ça ne va pas mieux, mais au contraire, le système est en train de s’autodétruire. Cette crise n’est pas imputable à la rigidité du marché, mais au contraire, à sa flexibilité. Cela oblige à remettre en cause nos vieilles croyances. Collectivement, les élites de ce pays ne peuvent plus continuer à soutenir que les recettes d’avant 2008 vont nous sortir du marasme, elles sont la cause de la crise !
« Prédateurs », « nomenklatura capitaliste », « médias stipendiés par le pouvoir »… Ce vocabulaire fleuri auquel vous recourez dans votre livre peut surprendre venant d’un acteur du système…
Éric Verhaeghe. Ce sont les mots de quelqu’un qui a vu… Aujourd’hui, chacun doit prendre sa responsabilité. Je m’adresse aux citoyens. Et les patrons sont des citoyens, aussi. Croire que travailler dans l’univers patronal signifie endosser forcément des doctrines qui sont dangereuses pour l’économie de marché est une erreur. Et je dis très clairement qu’aujourd’hui la doctrine du Medef est dangereuse parce qu’elle est potentiellement productrice d’un risque systémique. À mes yeux, ce qui ressort de la crise de 2008, c’est que la pérennité de l’économie de marché tient beaucoup plus aux salariés qu’à leurs patrons.
En démontant les impératifs catégoriques de la modération salariale et des baisses d’impôts, vous vous attaquez au cœur des revendications traditionnelles du patronat. Le Medef n’est donc pas aussi « réaliste » qu’il le prétend ?
Éric Verhaeghe. Le Medef de Laurence Parisot nous parle d’un monde qui n’existe pas. Il nous parle de gens trop payés, d’un État qui a trop de recettes fiscales, il fait un certain nombre d’observations économiques qui sont totalement à côté de la plaque. Je me souviens d’une réunion, au mois de novembre 2008, sur la protection sociale, où les patrons présents se sont livrés à un exercice de comparaison de leurs retraites chapeau. Ce jour-là, on avait sorti un listing avec les 500 plus grosses retraites chapeau de France, et la seule question qui se posait, c’était : qui est dans le top 100 ? La réalité de la France, aujourd’hui, la voilà : d’un côté, des salariés qui ont envie que ça marche, et de l’autre, un certain nombre de patrons dont la première préoccupation en temps de crise est de vérifier qu’ils sont mieux payés que les autres. J’appelle ça le syndrome « 10 mai 1940 » : en pleine tourmente, l’obsession de l’état-major est de s’occuper de ses prébendes. Est-ce que mes mots sont durs ? Oui, ils le sont, mais parce que la réalité l’est !
À maintes reprises, vous comparez les privilégiés d’aujourd’hui à la noblesse de l’Ancien Régime…
Éric Verhaeghe. Le paradigme de 1789 permet en effet de comprendre notre époque… Avant la Révolution, il y a une crise des finances publiques et une crise économique ; les élites en profitent et ne veulent surtout pas faire le moindre effort pour enrayer la crise. Aujourd’hui, nous avons un phénomène absolument identique : par exemple, mesure-t-on bien que la dette publique, c’est de l’épargne garantie pour les très gros revenus ? Lorsque Liliane Bettencourt reçoit un chèque de 30 millions d’euros au titre du bouclier fiscal, ce chèque est financé par de la dette que Liliane Bettencourt achète sous la forme d’emprunts d’État et, du coup, quand on la rembourse, on lui fait un nouveau cadeau. Le bouclier fiscal est une opération de passe-passe qui permet d’accroître le patrimoine des gros revenus en le faisant financer par l’écrasante majorité des citoyens.
Alors que Denis Kessler, longtemps figure de proue des assurances et du patronat tout court, s’était réjoui de l’élection de Nicolas Sarkozy qui devait, selon lui, permettre de rompre avec l’héritage du programme du Conseil national de la Résistance (CNR), on peut, à vous écouter, vous imaginer plus proche de certains des objectifs de ce même CNR… « L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie », cela vous parle ?
Éric Verhaeghe. La Sécurité sociale telle qu’elle existe n’est plus la déclinaison de cet objectif. Aujourd’hui, ce sont les salariés qui portent l’essentiel du financement de la protection sociale. En 1945, le travail était la source de la richesse, mais en 2010, le travail l’est beaucoup moins. Il y a une très grande partie de la richesse qui est aujourd’hui produite à partir de l’argent lui-même… Continuer à asseoir la Sécurité sociale sur le seul travail, cela conduit à faire porter aux salariés un poids exorbitant. On a un sujet de fond, là…
Par votre position professionnelle de directeur des affaires sociales à la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA)…
Éric Verhaeghe. Ex-position professionnelle ! Je ne suis pas encore licencié, mais c’est en cours…
… Vous pouvez être soupçonné de vouloir faire le jeu des assurances privées qui lorgnent sur le magot… Éric Verhaeghe. Eh bien, je vais vous répondre de façon transparente. Lorsque la FFSA a proposé, en novembre, de défendre auprès du Medef une position consistant explicitement à baisser le rendement des retraites pour favoriser la vente de produits d’assurance, j’ai écrit à Bernard Spitz (président de la FFSA – NDLR) que je n’étais plus d’accord avec ces positions. Je lui ai fait part de mon intention de partir et, ce faisant, d’abandonner tous mes mandats au sein des organisations patronales.
Est-ce que l’on débat à l’intérieur du Medef ?
Éric Verhaeghe. Sur les retraites, il y a eu un vrai débat parce que ce dossier était suivi par Jean-François Pilliard, de l’UIMM. C’est un vrai professionnel, c’est un vrai homme de dialogue. Sur le droit du travail, il n’y a aucun débat au sein du Medef : il y a un comportement extrêmement autoritaire que j’ai qualifié, et je persiste, d’immobilisme brejnevien.
Quel tableau !
Éric Verhaeghe. Quand j’étais petit, dans ma famille d’artisans du bâtiment, on disait déjà : « Il y a trop de charges ! » Trente ans plus tard, les grands patrons continuent dans la même veine. Ce discours est éternel dans le patronat, petit ou grand, quelles que soient les époques, quel que soit le montant des cotisations. Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est une capacité à remettre en cause les tabous de la pensée unique. Et ça, c’est sûr que le Medef n’a aucune intention de le faire. En dehors de sa litanie traditionnelle – « soulageons-nous de toutes les charges que nous avons » –, il n’y a pas de pensée…
En même temps, ça marche : il suffit de regarder les montants en jeu…
Éric Verhaeghe. 30 milliards d’euros par an d’allégements de charges !
Comment rompre avec ce système où la société paie à la place des détenteurs du capital ?
Éric Verhaeghe. La question n’est pas de savoir s’il faut des allégements de charges… Peut-être qu’il en faut, après tout ! Le vrai sujet, c’est le contrôle démocratique qui s’exerce. Et ce qui n’est pas admissible, c’est de faire vivre le mythe d’une économie de marché qui serait opprimée par l’État, alors qu’en réalité, l’économie de marché est subventionnée par le contribuable et qu’elle refuse dans le même temps tout contrôle sur les subventions qu’elle reçoit. Je préconise la transparence. On peut reprendre un système simple, prévu par la Déclaration de 1789 : « Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. » Dès lors qu’on met 1 euro public dans une activité, le citoyen doit avoir le droit de demander des comptes sur l’utilisation de cet euro.
D’une manière plus globale, il faut défaire l’emprise sur la vie sociale de quelques grandes entreprises, souvent issues du public, qui ont par leur structure capitalistique la capacité de dominer. C’est le cas fameux des entreprises dites « too big to fail » (trop grosses pour faire faillite – NDLR). Alors que le citoyen est obligé de trouver un contrat d’assurance pour toute activité, les banques, par exemple, ont droit à la garantie gratuite de l’État, quoi qu’elles fassent. Il faut commencer par informer les citoyens sur les privilèges exorbitants de ces grands groupes, il faut qu’on en ait conscience collectivement et que ça soit choisi. Je suis partisan du démantèlement des très grandes entreprises : dès lors qu’une entreprise atteint une taille qui la rend plus puissante qu’un État, il faut la démanteler. On sait le faire quand l’entreprise constitue une menace pour la libre concurrence. Je ne vois pas pourquoi on n’aurait pas ce pouvoir dès lors qu’elle menace la souveraineté des peuples.
Singulier parcours d’un affranchi
« Vous n’arriverez pas à me mettre dans une petite case », parie Éric Verhaeghe. Fils d’ouvrier grandi à Liège (Belgique), puisant dans la Révolution de 1789 une bonne partie de ses références politiques – « La France, c’était ça pour moi, le peuple qui s’affranchit de la tyrannie », écrit-il –, ce quarantenaire, au service de la FFSA et du Medef depuis 2007, a gardé de son parcours de haut fonctionnaire passé par l’ENA une certaine conception de l’intérêt général. Jusqu’ici tout va bien !, le livre qu’il vient de sortir aux Éditions Jacob-Duvernet (19,90 euros), en témoigne à foison.
Entretien réalisé par Thomas Lemahieu
Social-Eco - le 20 Janvier 2011
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1099
Comité Valmy info@comite-valmy.org - www.comite-valmy.org
nouveautés
« Populismes » d’Europe et démocratie Par Francis Arzalier
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La politique de l’homme providentiel en question Par René Naba
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Les États de l’U.E. pires que les banques ?...Fde Bouvines
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Quand gouvernent l’incompétence et l’imposture...par Daniel Vanhove
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Washington face à la colère du peuple tunisien par Thierry Meyssan*
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ISF : Catastrophe, tout va bien ! Décap'actu
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Révélations sur les dessous peu reluisants d’un dessin. Plantu ne s’est pas planté... Par Maximes Vivas
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Liban : Mikati officiellement désigné par le chef d'État libanais
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1108
Au-delà de l’imaginable par K Selim
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1107
Liban : Najib Mikati devient Premier ministre sur fond de violences Par Paul Khalifeh
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1110
El Salvador : Du silence des armes, à la justice de la paix par Hernando Calvo Ospina
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Un ancien proviseur renvoie ses Palmes académiques par Justine Faiderbe
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« Lorsque le peuple un jour veut la vie... » Par Mohamed Belaali
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1104
Liban : Message du PCL aux partis communistes et de gauche dans le monde
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1103
Israël : De la propagande partie 3/3 Par René Naba
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1101
« chaos constructeur ». Déconstruire le chaos pour reconstruire à nouveau par Chirine Zbib
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1100
Éric Verhaeghe : « Pourquoi je claque la porte du Medef "
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1099
Le roi saoudien qualifie les événements en Egypte de "regrettables"
http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve508
Le "savoir-faire" de la police française mis en œuvre en Egypte ...
http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve509
Cuba a homologué le premier vaccin thérapeutique au monde contre le cancer du poumon
http://www.comite-valmy.org/spip.php?breve507
Michèle Alliot-Marie avait proposé le « savoir-faire » de la France pour le maintien de l'ordre en Tunisie. En Egypte, c'est une formation à la « gestion des foules et des grands événements » qui a été dispensée à la mi-octobre par deux policiers français à leurs homologues égyptiens.
L'annonce de cette petite formation figure toujours sur le site de l'Ambassade de France au Caire, plus discret sur le soulèvement du peuple égyptien, comme le montre la capture d'écran ci-dessous.
L'organisation des services d'ordre et de rétablissement de l'ordre était au programme de la formation dispensée au Caire, au profit de vingt officiers des services d'ordre public et de la sécurité d'Etat égyptiens, par deux officiers de police français.
Egalement au programme de la formation : l'examen de cas pratiques et les règles déontologiques.
C'est le Caire qui avait vu dans la France l'interlocuteur opportun pour lui enseigner « la gestion des foules et des grands événements ». Cette petite information prend un relief particulier lorsque l'on constate que les affrontements entre force de sécurité et manifestants ont fait environ 100 de morts sur le sol égyptien.
Contacté ce samedi, le cabinet, place Beauvau, a promis de revenir vers Rue89 pour donner de plus amples informations sur ces programmes de coopération en matière de sécurité intérieure.
Ceux-ci sont désormais mieux connus, depuis que Michèle Alliot-Marie avait proposé les services de la France le 11 janvier au régime de Ben Ali qui vivait alors ses dernières heures et qui avait fait plusieurs morts. (Voir la vidéo)
Illustration : capture d'écran du site de l'ambassade de France au Caire (cliquez pour agrandir).
http://www.rue89.com/2011/01/29/quand-la-france-formait-la-police-de-moubarak-188097
http://www.lesmotsontunsens.com/la-police-egyptienne-tire-sur-les-manifestants-9006
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Tariq Ramadan.com
Égypte, la voix du peuple et l'Histoire
Tariq Ramadan
Tariq Ramadan
Dimanche 30 janvier 2011
Le mouvement populaire tunisien a brisé un verrou, nous l’avions dit. Il y a eu un basculement, une prise de conscience : renverser les dictatures de façon pacifique est possible ! Il faut du courage, un mouvement de masse, de la détermination et de l’espoir. Une foi en Dieu et/ou en l’avenir. Sous l’étouffement et la répression, il s’agit de revendiquer une certaine idée de l’être humain et de sa dignité. Le droit irrepressible à la liberté.
Les Tunisiens ont ouvert la voie. En Algérie, en Mauritanie puis au Yemen et en Egypte des femmes, des hommes et des jeunes de tous horizons ont exprimé leur mécontentement, leur colère et leur souhait de voir leur régime respectif tomber. Partout des étincelles, des velléités, des sursauts jusqu’en Syrie où le gouvernement annonce préventivement des réformes au cas où d’étranges idées de mobilisation atteignaient le peuple.
Depuis quelques jours l’Egypte vit des troubles considérables. Après trente ans d’un règne sans partage - en ayant imposer l’état d’urgence depuis l’assassinat de Anouar al-Sadate en 1981 - Moubarak et son régime voient le peuple braver son autoritarisme et sa sanglante répression. Les forces de l’ordre et l’armée ont frappé, arrêté, torturé et tiré sur la foule en multipliant les blessés et les morts. Il fallait s’y attendre : l’Egypte n’est pas la Tunisie et le régime s’y sent davantage soutenu par l’Occident eu égard à ses alliances et à sa situation géostratégique. Certes l’administration Obama et l’Europe ont demandé à ce que le peuple ait le droit de manifester mais dans le même temps le soutien au régime et l’impérative stabilité régionale restent des priorités que l’on ne saurait négliger ou relativiser.
Rien ne se passera en Egypte et dans la région sans que les Etats-Unis (et indirectement Israël) ne cherchent à contrôler, ou à tout le moins à orienter, l’évolution de la situation. Il est difficile de penser qu’ils lâcheront le président Hosni Mubarak mais si la résistance et la contestation étaient véritablement fortes et tendaient à durer, il y a fort à parier qu’ils seront impliqués de près dans la détermination des options alternatives. Les officines américaines, israéliennes et européennes étudient déjà les scénarii dans le cas où la situation échapperait au Raïs égyptien. Un renversement n’est pas à l’ordre du jour dans l’immédiat mais tout reste possible. Dans tous les cas, il s’agit pour Washington et Tel Aviv de jouer “gagnant-gagnant” : soit avoir un président très affaibli (dont ils pourront determiner la politique), soit un nouveau régime assez soumis puisqu’ils l’auront installé depuis les coulisses. Rien n’est gagné et le processus de démocratisation sera long, douloureux et empli d’obstacles et de pièges.
Le pouvoir égyptien, comme en Tunisie, a essayé de brandir la menace islamiste en ciblant “la presence active “ des Frères Musulmans. Ce sont eux que ‘on a d’abord arrêté pour faire croire qu’ils étaient les architectes du mouvement populaire. Nul de peut nier que l’organisation, aujourd’hui illégale, demeure une force d’opposition importante. Il reste qu’elle ne mène pas le mouvement et qu’elle ne représente pas la majorité de l’opposition. Sans compter que - s’il faut à l’évidence étudier et rester critique vis-à-vis de certaines positions des Frères Musulmans et d’autres organisations islamistes légalistes et non violentes - ces organisations sont effectivement non violentes et qu’elles ont évolué sur la question de la démocratie, des femmes et de la société civile. On a vu, en Turquie, que la marge d’évolution des mouvements islamistes sur ce genre de problématiques était conséquente. Une démocratie digne de ce nom doit permettre à tous les mouvements, refusant la violence et acceptant les règles démocratiques pour tous (avant et après les elections), de s’exprimer et de participer aux débats politiques et aux élections.
Pour des raisons de géostratégie, de sécurité et de gestion du conflit israélo-palestinien, tout porte à croire que la démocratie réelle, transparente et sans corruption ni manipulation, n’est pas pour demain en Egypte. Tout y demeurera sous contrôle même si un régime plus ouvert que celui de Moubarak venait à s’installer (ce qu’il faut soutenir et espérer). Il appartiendra au peuple de poursuivre son combat pour le respect de ses droits et de sa dignité. De là où nous sommes, en Occident, il nous faudra accompagner et soutenir ces mouvements populaires en Afrique, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et jusqu’en Asie quand ils refusent la dictature et la repression et veulent vivre libres. C’est un devoir moral.
C’est ce que nous devons exiger de nos gouvernements occidentaux également. Le président Barack Obama a été présenté comme l’alternative à George W. Bush et à son administration, neoconservatrice et belliqueuse, et l’on attendait de lui une nouvelle façon de faire de la politique. Ce fut le cas au niveau du verbe (et quelques actions phares), sur le plan intérieur comme sur le plan international, avec le remarquable discours du Caire du 4 juin 2009. Une nouvelle ère était promise. Si l’élection de Barack Obama a permis de briser le verrou symbolique du racisme aux Etats-unis - avec l’élection du premier président afro-américain ( il s’agit encore que d’un symbole) - , on aimerait que celui-ci brise aujourd’hui le verrou de l’aveuglement américain et européen vis-à-vis du monde arabe et des sociétés majoritairement musulmanes. Il est l’heure de faire les choix des principes de jutice et de liberté, de la démocratie réelle et du respect des peuples plutôt que d’entretenir ces mises en scène de soutien à la démocratisation et aux manifestations populaires alors que les systèmes sont verouillés et que la collaboration avec les dictateurs n’est un secret pour personne. Le vrai renouveau de l’ère Obama aurait été celui-ci, au-delà des mots de respecter les peuples et non pas uniquement changer le ton et la réthorique.
Peut-être est-il trop tôt encore. Et pourtant. Pour qui étudie l’évolution du monde en général, de l’Afrique et du Moyen-Orient et de l’Asie en particulier, il apparaît évident qu’un déplacement du centre de gravité des relations internationales est en train de s’opérer. Apparemment lentement, à l’échelle des prochaines échéances électorales aux Etats-Unis ou en Europe, mais de façon particulièrement rapide à l’aune de l’Histoire et des transformations de sociétés. Les puissances chinoise, indienne, et plus largement asiatique, s’installent, dans le paysage politique autant qu’économique, et elles ne trainent pas le même passif historique que l’Occident ni ne nourissent les mêmes rapports ni les mêmes préjugés vis-à-vis du monde arabe et des sociétés majoritairement musulmanes. Par ailleurs leur relation avec Israël est de tout autre nature que celle entretenue par les Etats-Unis et les pays européens.
L’Occident ne pourra pas éternellement continuer à se tromper sans frais, ni s’entêter, en choisissant son camp sur la base de ses alliances géostrategiques et économiques au dépend des principes humains élémentaires.
Car le risque d’un bouleversement des rapports de force et des alliances pourraient à terme disqualifier peu à peu les Etats-Unis et l’Europe, et isoler Israël davantage encore. Et ce non pas parce qu’il s’agit uniquement de nouveaux pouvoirs et de nouvelles puissances, mais également parce que les Gouvernements des Etats-Unis, comme ceux de l’Europe et d’ Israël, ont fait le choix répété de trahir leurs propres principes humains pour privilégier leurs intérêts économiques, sécuritaires et stratégiques. Un jour l’Histoire se retourne et de nouvelles forces apparaissent qui renversent les rapports de forces et rappellent aux puissants d’hier qu’il aurait mieux valu user différemment de leur pouvoir.
Une leçon que trop de dirigeants et de gouvernements, enivrés par leurs pouvoirs dictatoriaux ou même démocratiques, apprennent malheureusement trop tard.
© Tariq Ramadan 2008
Publié le 30 janvier 2011
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Tariq_Ramadan.300111.htm
Causes de la révolution tunisienne :
Les Tunisiens ont fait tomber le dictateur Ben Ali. Aujourd’hui, ils continuent à lutter contre ses hommes à la tête du gouvernement de transition. Dans ce nouveau chapitre de notre série « Comprendre le monde musulman », Mohamed Hassan nous explique les enjeux de la révolution tunisienne et ses causes profondes : comment le nationalisme libéral prôné par Bourguiba a soumis la Tunisie aux intérêts occidentaux, plongeant le peuple dans la précarité ; comment un Etat répressif s’est mis en place pour maintenir ce système ; pourquoi les dictatures du monde arabe sont amenées à tomber ; et comment l’islamisme est devenu le préservatif de l’impérialisme.*
suite ici : Les causes de la révolution tunisienne dépassent largement Ben Ali et son parti
http://www.michelcollon.info/Mohamed-Hassan-Les-causes-de-la.html