30 septembre 2007
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Bonjour,
Etant donné la gravité de la situation, les risques d'une guerre prochaine
dont je vous décrirai bientôt les préparatifs qu'on s'évertue à vous cacher,
j'ai décidé exceptionnellement de porter à votre connaissance un communiqué qui éclaire la situation sous un jour nouveau. Il est extrait d'un article du journal RIVAROL, qu'on m'a complaisamment adressé dans un but d'information.
Le voici :
"Afin de comprendre l’énorme contribution du gouvernement US à la
survie de son allié, il faut prendre en considération les colossaux
bénéfices réalisés par les fabricants d’armes et le rôle que
joue l’Etat sioniste dans l’expansion de l’impérialisme
américain. Il faut aussi rappeler que leurs relations se sont surtout
développées après 1967, date à laquelle Israël remporta la guerre
des Six Jours, s’imposant de ce fait comme superpuissance régionale,
permettant du même coup aux USA d’accentuer leur hégémonie dans
cette région du monde et de s’assurer le contrôle des richesses
pétrolières… (C’est de même à la fin des années 1960 et
début 1970 que l’Amérique prit l’habile décision de s’allier
non seulement à Israël mais aussi à l’Iran du Shah qu’elle
qualifiait de "nos deux yeux du Moyen-Orient" et "gardiens du Golfe".)
Dès lors, l’aide à Israël ne devait cesser de s’accroître,
passant de 24 millions de US$ en 1967 (avant le conflit) à 634 millions
en 1971, pour monter en flèche à 2,6 milliards de $ seulement trois ans
plus tard. Dans ce contexte, George Bush aurait donc poursuivi l’action
de ses prédécesseurs. Avec une différence notable. Passé maître
dans la rhétorique religieuse, Bush junior se dit porteur d’une
"mission divine" et se déclare garant d’un Nouvel Ordre Mondial ligué
contre les "forces du Mal", ralliant à sa croisade les leaders des
différentes églises américaines qui en font inlassablement
l’apologie et lancent l’anathème sur quiconque ose formuler une
objection… Qu’il s’agisse des évangélistes — Pat Robertson
ayant appelé à "l’assassinat de Saddam Hussein" ou Cal Thomas
demandant que la guerre en Irak "soit conduite comme le fut la 2e
Guerre Mondiale" — du méthodiste Chuck Colson, ex-conspirateur du Watergateaujourd’hui ministre des Prisons (ça ne s’invente pas!) parlant de
"légitime défense", du très médiatique Sean Hannity (catholique)
affirmant "l’obligation morale de l’Amérique de se battre pour toute
nation opprimée" ; du baptiste Jerry Falwell qui maintient que
"l’invasion de l’Irak est juste parce que… Dieu est pro-guerre!" ou
du gourou et prophète fanatique John Hagee, révérend du Friends of
Israel Gospel Ministry, qui lui, assure que "les USA doivent attaquer
l’Iran, et le plus tôt sera le mieux… car pire qu’Hitler!" — on
mesure l’ampleur de la mouvance néo-conservatrice… Pourtant, au vu de
la rareté de résultats positifs, du taux de mortalité parmi les
troupes américaines et de l’enlisement de la situation en Irak, de plus
en plus de voix osent contester.
Engagement formel
C’est à Crawford, dans sa résidence texane, que le président Bush
reçut en juin dernier les dirigeants de la communauté juive
états-unienne, réunis pour la première fois au complet. Cette
rencontre se voulut très discrète et la Maison-Blanche prit soin de ne
pas la faire figurer dans l’agenda présidentiel, priant la cinquantaine
de participants — représentants de différentes organisations
religieuses, politiques et sociales — d’en respecter la
confidentialité.
En compagnie de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice, du conseiller
national de Sécurité Stephan J. Hadley, du chef d’état-major de la
Maison-Blanche Joshua B. Bolten et de son conseiller politique
personnel et
ami Karl Rove (démissionnaire fin août), George W. Bush passa plus
d’une heure à répondre à une série de questions concernant
l’Iran et la Syrie, la lutte contre l’extrémisme islamique et
particulièrement la situation dans la bande de Gaza aux mains du Hamas
— sujet épineux s’il en est, puisque confrontant derechef le
président américain à son dilemme: sa promesse d’aide à la
création d’un nouvel Etat palestinien et sa partialité incontestable
envers Israël…
En recevant Ehoud Olmert quelques jours plus tard, George Bush était
d’évidence conscient de leur baisse de popularité respective. C’est
pourtant avec l’aplomb qui le caractérise qu’il affirma: "Je suis
fermement engagé à assurer la sécurité et la viabilité
d’Israël ainsi que le maintien qualitatif de son armée… par un
nouvel accord de dix ans lui permettant de faire face à de potentiels
menaces et challenges…"
Spécificité de l’aide à l’Etat hébreu
Contrairement aux autres pays où les subventions sont versées
trimestriellement, l’aide à Israël est, depuis 1982, versée dans sa
totalité au début de chaque année fiscale, ce qui lui octroie
aussitôt un rapport d’intérêts dans les banques états-uniennes…
De plus:
— Israël est exempté de détailler la façon dont il dépense cet
argent, comme il est normalement stipulé dans les clauses ;
— le montant perçu représente approximativement un tiers du budget
total destiné aux crédits étrangers, ce qui semble démesuré
lorsqu’on sait que l’entité sioniste est placée "16e des pays les
plus riches avec un revenu per capita supérieur à celui de l’Irlande,
de l’Espagne et de l’Arabie séoudite" (cf. Zunes Stephen: "The
Strategic Function of US Aid to Israel", Washington Report, décembre
2002).
Ce qui revient à dire que pour une population de 6 millions (0,001% du
monde), Israël perçoit plus que l’Afrique, l’Amérique Latine et
les Caraïbes réunies (Egypte et Colombie non comprises), soit un
montant annuel de 3 milliards de US$ d’aide dite directe:1,8 milliard
(60%) pour l’armée et 1,2 milliard (40%) pour le civil (somme qu’à
la fin des années 1990, Benjamin Netanyahou s’était engagé à
réduire jusqu’à sa complète suppression…)
S’ajoute à cela une aide indirecte: subventions (équipement de lutte
anti-terroriste) et prêts spéciaux, le tout atteignant un total annuel
d’au moins 5,5 milliards de US$ (c’est-à-dire 15 068 493 $ par jour
et un coût de 23 240 $ aux frais des contribuables états-uniens).
D’après l’American-Israeli Cooperative Enterprise (AICE), de 1949 à
2001, les USA auraient ainsi versé 94 966 300 000 $ à Israël. Le
Washington Report on the Middle East , quant à lui, parle de 84 854 827
200 $. Le coût des intérêts à la charge du contribuable américain
s’élevant à 49 937 000 000 $, le montant total de l’aide serait de
134 791 507 200, donc plus de 134 milliards de US dollars…
En violation des lois américaines
Ce qu’on ignore généralement est qu’une grande partie de cette aide
[directe et indirecte] s’effectue en flagrante violation des lois
américaines.
— En effet, selon le Arm Export Control Act, l’armement fourni par les
USA à ses alliés ne peut être utilisé que pour leur sécurité
intérieure et en cas de légitime défense.
— D’autre part, le Foreign Assistance Act stipule que toute aide
militaire est interdite aux pays transgressant les droits de l’homme,
de
même qu’aux nations refusant de signer le Traité de
Non-Prolifération et n’acceptant pas l’inspection de leurs sites
nucléaires — ce qui est le cas d’Israël qui serait d’ailleurs en
possession d’un stock important de missiles F-16 et de 200 jets en
attendant la livraison d’une centaine d’autres du fabricant Lockheed
Martin…
Aussi peut-on rester rêveur en apprenant qu’en 2001, Israël obtint un
supplément de 800 millions de US$, officiellement pour couvrir le coût
de son retrait du Liban-Sud! Une gratification en quelque sorte, pour
[enfin] se conformer aux lois internationales!
Magnanime, Israël adresse en contre-partie, des dons privés à des
œuvres de charité américaines d’un montant tout de même
équivalent à un quart de son budget! Ils s’élèveraient à 1,5
milliard de $ par an… et sont sujets à dégrèvements.
Selon le Palestinian Monitor, l’Etat hébreu bénéficie de 50% du
budget du Foreign Military Financing (FMF), financement accordé dans
l’achat, l’entretien et l’entraînement à l’emploi d’armes US.
Des faveurs ont aussi été octroyées dans le passé à l’Egypte et
la Jordanie contre les traités de paix avec Israël en 1979 et 1994…
Il est intéressant de rappeler ici qu’en fin d’année 1993, alors
que beaucoup espéraient la viabilité d’un processus de paix entre
Israël et les Palestiniens, 78 sénateurs insistèrent auprès de
Clinton pour que soit maintenues les subventions militaires à Sharon,
sous le prétexte que les Etats arabes contribuaient à
l’approvisionnement massif des forces palestiniennes en armement
perfectionné. Ils omettaient évidemment de préciser que 80% de cet
armement provenait des USA! A noter aussi que l’influence exercée par
la Aerospace Industry Association (AIA) dans l’aide à Israël est
supérieure à celle du lobby AIPAC (notoire American Israel Public
Affairs Committee).
Comme en témoignait récemment le journal israélien Ynet News, la
situation actuelle est loin de faire l’unanimité: "Israël,
affirme-t-il, aurait fort à gagner à se débarrasser de l’aide
financière états-unienne… Depuis 1976, Israël est le plus important
bénéficiaire économique des USA et il est évident qu’être en
tête de liste des assistés — devant les pays du Tiers-Monde —, est
une atteinte à l’honneur national, déplore le journaliste qui ajoute:
Qui peut dire que malgré — ou à cause — du lobby pro-israélien,
l’Amérique ne se lassera pas d’un tel fardeau? Ne serait-il donc pas
plus sage de prendre l’initiative d’un désengagement qui permettrait
à l’industrie de défense israélienne de s’affirmer? Sa
réputation et ses ventes augmenteraient, stimulant l’économie du
pays… En outre, payer en monnaie israélienne tout achat à
l’Amérique, inciterait à la réciprocité les firmes
états-uniennes…"
Des propos qui dénotent indubitablement un certain malaise et
traduisent
les divergences d’opinion au sein de la population israélienne,
consciente que l’aide à son pays apparaît bien comme une arme à
double tranchant, le rendant tributaire de son puissant allié.
UNE RALLONGE DE 30 MILLIARDS DE $
Mais la BBC vient d’annoncer que le 16 août dernier, un accord avait
été signé à Jérusalem entre le Sous-Secrétaire d’Etat
américain Nicolas Burns et le directeur général du ministère des
Affaires étrangères israélien Aharon Abramovitz, assurant à
l’Etat hébreu une aide militaire de 30 milliards de US$ sur une
période de 10 ans. Soit +25% par rapport à l’aide actuelle sous le
prétexte selon Burns qu’il fallait garantir "la supériorité
militaire d’Israël" au vu de "sa situation difficile, au cœur d’une
région violente et instable".
Notons ici qu’il s’agit d’un accord implicite (Memorandum of
Understanding) et non pas formel (Agreement). Autrement dit, que cache
cette ambiguïté?
— Le premier versement d’un montant de 2,55 milliards de $ sera
effectué en octobre 2008.
— Les paiements annuels devraient atteindre 3,1 milliards de $ en 2011
— Cette aide servira à l’achat d’équipement militaire en
provenance de l’industrie de défense US dont 26,3% pourront être
cependant utilisés localement [en Israël].
Cet accord succède à l’accord d’armement passé le mois dernier
entre Washington et l’Arabie Séoudite, l’Egypte, le Qatar, Bahrein,
Oman et les Emirats arabes unis (auquel Israël dit ne pas être opposé
— et pour cause!).
Lors de son passage, Nicolas Burns a aussi rencontré le Premier
ministre
Ehoud Olmert, le ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et celui
de la Défense Ehoud Barak pour discuter de la sécurité régionale
car "le défi posé par l’Iran, le Hezbollah et le Hamas menace aussi
les Etats-Unis". Olmert pria son hôte de transmettre ses "remerciements
personnels" à Georges W. Bush et à Condoleezza Rice "pour leurs efforts
dans la conclusion de cet accord prouvant une fois de plus, l’intensité
de leur relations, l’engagement des USA dans la sécurité d’Israël
ainsi que dans son avantage qualitatif sur d’autres pays du Moyen
Orient". Certes, cette rallonge n’a pas encore reçu l’approbation du
congrès américain mais Burns reste persuadé qu’elle ne rencontrera
qu’une opposition minime. On le croit volontiers.
Michelle FAVARD-JIRARD."
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Sources: BBC, Business Week, Liberty Forum.